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RWANDA – FRANCE: Paris déclassifie ses archives sur le génocide de 1994

Ah! Parce que c’était classé? 

La commémoration du 21e anniversaire du génocide rwandais a débuté le 7 avril à Kigali et dans d’autres villes du pays. La présidence française, dont le pays est accusé par les autorités rwandaises d’être responsable de ce génocide, a saisi cette occasion pour déclassifier ses archives émises de 1990 à 1994. 

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La décision de la présidence française qui est d’ailleurs saluée par le Rwanda, devrait livrer un éclairage sur la politique française pendant cette période, fortement contestée par Kigali qui accuse Paris de complicité de génocide. La note y relative a été signée par le secrétaire général de l’Elysée, Jean-Pierre Jouyet en présence de Dominique Bertinotti, ancienne ministre et mandataire des archives de la présidence de François Mitterrand, selon des sources proches de l’Élysée.

Parmi ces documents déclassifiés, figurent Les «Archives Quilès», du nom de l’ancien ministre socialiste Paul Quilès qui avait présidé la mission des commissions de la Défense et des Affaires étrangères de l’Assemblée sur les opérations militaires conduites par la France et l’ONU.

Le 7 avril 1994, il y a de cela 21 ans, avait débuté le massacre de quelque 800.000 personnes, essentiellement membres de la minorité tutsi. Toutes ces personnes avaient été tuées en une centaine de jours, selon l’ONU. Les massacres avaient débuté au lendemain de l’attentat qui avait coûté la vie au président hutu Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994. Celui-ci était assassiné en compagnie de tout son état-major et de son homologue burundais, Cyprien Ntaryamira.

Depuis lors, l’actuel président rwandais Paul Kagame, au pouvoir depuis la fin du génocide, accuse Paris de complicité dans ces massacres. Il reproche à la France d’avoir soutenu le gouvernement extrémiste hutu qui a déclenché ces tueries, mais les autorités françaises ont toujours rejeté ces accusations. Elles ont toujours assuré que les troupes françaises en poste au Rwanda à cette époque n’œuvraient qu’à la protection des populations civiles.

En rapport avec cette affaire, les relations entre Paris et Kigali sont restées on ne peut plus tendues, surtout entre 2006 et 2009. L’année dernière par exemple, à l’occasion des 20 ans de ce massacre, Paul Kagamé avait réitéré haut et fort ses accusations contre la France au sujet de ce dossier. Ce qui fit que les représentants français qui devaient participer aux cérémonies commémoratives dans la capitale rwandaise, dont la ministre de la Justice Chistiane Taubira, n’avaient plus fait le déplacement de Kigali. Et pas plus longtemps qu’en février 2015, Paul Kagame est venu à l’UNESCO, à Paris, sans rencontrer les officiels français.

Outre le Rwanda, la déclassification des documents de la présidence française sur le génocide rwandais a été saluée par plusieurs ONG de défense des droits de l’homme. «Cette décision initie enfin de la part de la France une logique de transparence et d’ouverture», a déclaré par exemple Dominique Sopo, président de SOS racisme.

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