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R.D. CONGO: La population de Kinshasa partagée sur l’organisation du Sommet de la Francophonie

Francophonie ou Francofolie?

Si des habitants de la capitale congolaise attendent beaucoup du sommet de la Francophonie qui s’y tient du 12 au 14 octobre, d’autres doutent de ses éventuelles retombées ou dénoncent les tracas qu’imposent les travaux de préparation.

altKinshasa, capitale de la langue française. Du 12 au 14 octobre, elle accueillera le sommet de la Francophonie. Il s’agit d’une revanche sur l’Histoire: en 1991, l’événement avait été délocalisé à Paris pour sanctionner les violations des droits de l’homme du régime du dictateur Mobutu. Des droits qui, 21 ans plus tard, restent capitaux. Avant de confirmer sa venue au sommet, le président français François Hollande a affirmé que «les autorités de la RDC doivent démontrer leur réelle volonté de promouvoir la démocratie et l’Etat de droit».

On espère que le sommet consacré aux «enjeux environnementaux et économiques face à la gouvernance mondiale» n’oubliera pas le Nord-Kivu, la province de l’Est où l’armée combat depuis mai le Mouvement du 23 mars (M23), la nouvelle rébellion.

«S’ils pouvaient tous en parler et trouver une solution… Il y a nos soeurs qui meurent là-bas», se désole l’étudiante en tourisme.

Quoi qu’il en soit, Martin, chauffeur de taxi quadragénaire, estime que «ce sommet, ça donne un coup de pouce au Congo. C’est un plus dans la politique, dans le quotidien du Congo, renchérit le chauffeur de taxi quadragénaire. Le Congo a besoin de conseils extérieurs pour développer le pays et réveiller tous ceux qui dormaient. On le voit avec les travaux: tout s’est accéléré parce que François Hollande vient. C’est bon qu’il vienne pour que le gouvernement congolais évolue, et puisse aller très loin».

Agnès, la responsable d’événementiel de 31 ans, pour sa part, dit se moquer éperdument de la Francophonie car «la façon dont ils sont en train de gérer ça  ne lui plaît pas beaucoup. C’est à notre avantage. On aura de bonnes routes, de belles peintures sur les façades, précise la responsable d’événementiel de 31 ans. Mais ils imposent à la population de mettre la peinture à ses propres frais. Ça n’a pas de sens : on passe de la Francophonie à la francofolie ! Ils ont des fonds pour le sommet, alors ils auraient dû les dépenser pour repeindre les façades des gens qui habitent le long de la route. Si j’habitais le coin, vraiment, ils allaient venir m’arrêter parce que je n’allais pas repeindre!»

Et de poursuivre: «Tout dépend juste de la volonté des individus qui nous gèrent. Ils nous ont montré qu’ils avaient la possibilité d’arranger la ville, mais s’ils ne le faisaient pas ! Ils devraient bosser comme ça tous les jours, mais ils le font juste pour François Hollande. Et quand il va partir, pronostique-t-elle, on va revivre encore dans le bordel…».

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