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R.D. CONGO: Kinshasa s’apprête à signer un «accord final» avec le M23 devant «cesser d’exister»

Finalement la paix au Congo?

La facilitation ougandaise des pourparlers entamés le 9 décembre 2012 à Kampala (Ouganda) entre le gouvernement de la RD Congo et le M23 pourrait convoquer les deux délégations, le jeudi 11 avril, à une plénière «pour décider de la signature de l’accord final». .

altLa surprise vient de la participation de la délégation de Kinshasa à ces travaux, dans la mesure où le ministre congolais des Affaires étrangères a appelé lundi 1er avril le M23 à «cesser d’exister».

«Le M23 peut s’agiter autant qu’il veut. Nous étions disposés à arriver à un accord politique avec eux. Il n’est plus question de recycler les spécialistes de la rébellion dans les rangs des Forces armées. Le seul avenir pour le M23, c’est de cesser d’exister comme mouvement politico-militaire. Si tel n’est pas le cas, la brigade s’occupera à mettre fin à son existence», a déclaré Raymond Tshibanda, dans la capitale congolaise.

La brigade d’intervention rapide, la MONUSCO (Mission des Nations Unies au Congo) a été créée pour une période initiale d’un an par la résolution 2098 du Conseil de Sécurité, adoptée le 28 mars et devant compter 3.069 hommes regroupés dans trois bataillons d’infanterie, assistés d’une compagnie d’artillerie et d’une compagnie de reconnaissance et de forces spéciales. Elle a pour mission de combattre le M23 et les autres groupes armés opérant dans l’Est de la RDC.

Composée d’hommes venus de l’Afrique du Sud, de la Tanzanie et du Malawi, elle sera basée à Goma et deviendra «opérationnelle d’ici juillet», selon le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous.

La résolution 2098 «condamne fermement la présence continue du M23 dans les environs immédiats de l’Est de Goma et réclame que tous les groupes armés déposent les armes. Nous sommes toujours attachés à ces pourparlers. On ne doit pas privilégier des solutions alternatives qui amènent des dégâts collatéraux innombrables. Seuls les pourparlers de Kampala sont la seule voie de résolution des conflits armés dans l’Est de la RDC», a réagi mardi 2 avril le secrétaire du M23 chargé des relations extérieures, René Abandi.

Les nouvelles discussions portent sur un texte de 12 articles élaboré par le gouvernement congolais et qui devrait sanctionner les pourparlers de Kampala.

«Certaines dispositions de ce document prévoient notamment l’amnistie des membres du M23 qui ne font pas l’objet des poursuites judiciaires nationales et internationales, l’accélération de la mise en œuvre des accords sur le retour des réfugiés vivant dans les pays voisins et la création d’un secrétariat général chargé de la réconciliation au sein du ministère de l’Intérieur», rapporte la presse.

Le M23, par la voix du président de sa délégation à Kampala René Abandi, a dit que «ce texte contient des points de divergence », sans autre précision, « pour ne pas pécher contre le règlement intérieur du dialogue de Kampala ».

C’est en principe depuis samedi 6 avril que les deux délégations devraient avoir «commencé l’examen des deux textes de proposition d’accord pour trouver un consensus».

L’actuel homme fort du M23, Sultani Makenga qui a destitué Jean-Marie Runiga en février dernier, figure sur la liste des officiers révoqués des FARDC par une ordonnance du président Joseph Kabila, parmi lesquels le général Bosco Ntaganda, les colonels Baudouin Ngaruye et Albert Kahasha, les lieutenants-colonels Vianney Kazarama, Erick Ngabo et le commandant Innocent Zimurinda.

«L’ordonnance présidentielle n’aura aucune incidence sur une éventuelle signature de l’accord final de Kampala. Le chef de l’Etat n’a enfoncé que la porte qui était déjà ouverte. En créant le M23, ces officiers avaient déjà décidé d’eux-mêmes de quitter les rangs des FARDC», selon le nouveau chef politique du M23, Bertrand Bisimwa.

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