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R.D. CONGO: Après la crise présidentielle, la crise des législatives

Elections couplées, crises doublées?

La réélection contestée du président Joseph Kabila en République démocratique du Congo n’a pas provoqué une descente massive de manifestants dans la rue, mais une nouvelle crise se profile autour du résultat des élections législatives.

Les deux scrutins se sont déroulés le 28 novembre, mais alors que Joseph Kabila a été proclamé vainqueur de la présidentielle face à l’opposant Etienne Tshisekedi, les résultats des législatives ne sont toujours pas connus. Mais comme depuis plusieurs semaines, la police a réprimé à nouveau  toute tentative de rassemblement des partisans d’Etienne Tshisekedi, les dispersant à coups de gaz lacrymogènes et contraignant l’opposant à « prêter serment » dans le jardin de sa résidence.

« Nous devons travailler ensemble pour éviter (de renouveler) la situation d’incompréhension » lors de la publication du résultat de la présidentielle, avait pourtant souligné la semaine dernière le vice-président de la Céni, Jacques Djoli.

Les habitants de Kinshasa plaisantent ou s’inquiètent ainsi d’avoir deux « présidents »: Joseph Kabila, sacré par la Céni et la Cour suprême, et Etienne Tshisekedi, qui s’est autoproclamé « président élu.

Alors que de nombreuses irrégularités ont été constatées lors du scrutin par les missions d’observation internationales, « la crise autour de l’élection présidentielle a été circonscrite par les autorités, avec une répression discrète mais efficace. Et l’opposition a manqué sa chance en ne sachant pas apporter la preuve des fraudes massives qui ont eu lieu« , souligne un expert de l’International Crisis Group (ICG).

La crise électorale se prolonge à travers les législatives, qui font elles aussi l’objet de nombreuses contestations.

« C’est exactement le même hold-up que pour la présidentielle« , s’emporte Albert Moleka, directeur de cabinet d’Etienne Tshisekedi. « Le processus électoral a perdu toute crédibilité et la Céni aussi« .

Face à ces réclamations et aux menaces de l’Union européenne de « réévaluer » son aide à la RDC si des progrès n’étaient pas réalisés, la Céni a décidé d’accepter « l’aide technique » des experts étrangers. Mais le nombre et le mandat précis de ces experts restent flous, alors que les résultats des législatives doivent être annoncés le 13 janvier et que le travail à accomplir est immense – 19.000 candidats se disputent les 500 sièges de l’Assemblée.

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