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PRÉSIDENTIELLE SÉNÉGALAISE: La Cour Constitutionnelle dit: «Wade oui! Youssou non!»

La réception de la candidature de Wade risque de créer une situation aux suites effroyables.

Le Conseil constitutionnel a validé vendredi la candidature du président Abdoulaye Wade, mais jugé irrecevable celle de la star internationale de la chanson Youssou Ndour, pour la présidentielle de février au Sénégal, ce qui a provoqué des violences entre jeunes et policiers à Dakar.

 

Outre celle de M. Wade, le Conseil a validé 13 autres candidatures sur 17 présentées, dont celles de 3 de ses ex-Premier ministres devenus opposants : Idrissa Seck, Macky Sall et Moustapha Niasse.

Egalement validée la candidature du dirigeant du Parti socialiste (PS, opposition), Ousmane Tanor Dieng.

Le Conseil a motivé son refus de valider la candidature de Youssou Ndour en constatant qu’il « a produit une liste de 12.936 électeurs appuyant sa candidature, dont seulement 8.911 ont pu être identifiés et leurs signatures validées », alors qu’il en faut 10.000 au minimum.

Dès l’annonce de la validation de la candidature du président Wade et du rejet de celle Youssou Ndour, des jeunes rassemblés depuis des heures sur une place de Dakar à l’appel de l’opposition ont jeté des pierres sur les policiers qui ont riposté à coups de gaz lacrymogène et de matraque.

Les jeunes ont également mis le feu à des pneus et des courses-poursuites entre eux et les policiers se sont engagées dans les rues adjacentes à la Place de l’Obélisque.

Un journaliste de l’AFP qui se trouvait au sein d’un groupe de manifestants a été frappé au visage par des policiers.

Auparavant, le rassemblement à partir de la mi-journée de milliers d’opposants sur la Place de l’Obélisque, à l’appel du Mouvement du 23 juin (M23) regroupant partis politiques et organisations de la société civile, s’était déroulé sans incidents.

Initialement interdit par le gouvernement, puis finalement autorisé, il avait pour objectif d' »organiser la résistance contre le coup d’Etat constitutionnel » que constitue, selon le M23, la validation de la candidature de M. Wade qui se présente à un nouveau et troisième mandat.

La décision de laisser les opposants manifester à Dakar a été prise par les autorités à la suite d’une « médiation » de l’Union européenne (UE).

Avant la décision du Conseil, Youssou Ndour, très applaudi, avait déclaré à la foule : « Je m’adresse à nos partenaires et à nos amis occidentaux, mettez-vous derrière ce peuple qui va se libérer ce soir ».

La décision du Conseil constitutionnel sur la nouvelle candidature du président Wade, 85 ans, jugée anticonstitutionnelle par l’opposition, avait fait craindre de violentes réactions.

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a exprimé ses « sérieuses préoccupations sur les tensions croissantes parmi les partis politiques et les citoyens » au Sénégal.

Des gendarmes et des policiers ont été positionnés dans le centre de Dakar ainsi que dans les banlieues populaires et des dizaines de policiers antiémeutes se trouvaient sur la place de l’Obélisque.

Elu en 2000, réélu en 2007 pour 5 ans après une révision constitutionnelle en 2001 instituant un quinquennat renouvelable une fois, M. Wade se représente pour 7 ans après le rétablissement du septennat en 2008, à la suite d’une nouvelle révision constitutionnelle.

Pour ses opposants, il se présente à un troisième mandat illégal, mais ses partisans affirment que le comptage doit se faire à partir de la première révision constitutionnelle de 2001 instituant le quinquennat et qu’il s’agit donc d’un second mandat conforme à la Constitution.

Le chef de l’Etat a affirmé qu’il pouvait « légalement » se présenter non seulement en 2012, mais également en 2019, des déclarations qui risquent d’exacerber les tensions.

L’ONU a appelé à un scrutin « apaisé » et les Etats-Unis ont jugé « regrettable » que M. Wade se représente au lieu de prendre sa « retraite ».

 

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