in

OXFAM – L’accaparement des terres agricoles par les Occidentaux accroît la pauvreté

227 millions ha: une menace contre la sécurité alimentaire du continent.

Dans le cadre de sa campagne cCultivons, Oxfam lance aujourd’hui un nouveau rapport, intitulé Terres et pouvoirs, attirant l’attention sur l’accélération des transactions foncières dans le monde, menées sans consultation préalable, sans dédommagement ni voie de recours possible, et parfois dans la violence.

Dans ce rapport, Oxfam dénonce l’effet catastrophique de l’accaparement des terres qui prive les communautés vulnérables de leurs toits et moyens de subsistance. Ce phénomène affecte notamment les femmes, qui produisent jusqu’à 80 % des denrées alimentaires dans certains pays, et dont l’accès à la terre demeure encore faiblement sécurisé.

Ce rapport révèle aussi que depuis 2001, 227 millions d’hectares ont été vendus, loués ou concédés dans le cadre de transactions foncières à grande échelle et, dans la majorité des cas, à des investisseurs internationaux. A ce jour, 1.100 transactions portent à elles seules sur 67 millions ha dont la moitié en Afrique, soit plus ou moins la superficie de l’Allemagne.

«L’accaparement de terres par des investisseurs étrangers et les élites locales ne tiennent pas compte des besoins des populations compromettent durablement les efforts entrepris pour garantir la sécurité alimentaire de ces pays», explique Daniel Blais d’Oxfam en Afrique de l’Ouest.

Cette ruée vers les terres agricoles en Afrique s’explique par le besoin de nombreux pays, dont les terres se raréfient, d’accroître leur production de denrées alimentaires hors de leurs frontières. La demande croissante de production d’agrocarburants et la spéculation croissante sur le foncier expliquent aussi en grande partie ce phénomène, qui risque de s’aggraver avec l’accélération du changement climatique et la raréfaction des ressources en eau. Près de 3 milliards de personnes vivent déjà dans des régions où la demande en eau dépasse l’offre.

En Ouganda, au moins 22 500 personnes ont perdu leur toit et leur terre pour faire place à une compagnie forestière britannique, la New Forests Company. Nombre d’expulsés ont confié à Oxfam avoir été délogés de force et s’être retrouvés privés de nourriture et d’argent pour envoyer leurs enfants à l’école.

Oxfam appelle la New Forests Company, qui se présente comme une société éthique et respectueuse des normes internationales, à enquêter de toute urgence sur ces plaintes, invitant les investisseurs, les gouvernements et les organisations internationales à inscrire au rang de leurs priorités, la fin de l’accaparement de terres. Il s’agit de réviser les politiques et réglementations actuelles qui, trop souvent, dans le cadre des négociations foncières avec les investisseurs, ne garantissent pas la consultation et le traitement équitable des populations locales ni le respect des normes internationales applicables.

La volonté des gouvernements de satisfaire les intérêts des investisseurs ne peut se faire au détriment des droits et besoins des communautés locales et exploitations familiales, qui sont en mesure d’assurer la sécurité alimentaire. Les gouvernements doivent reconnaître l’égalité des droits fonciers des femmes et veiller à ce que tous les investissements agricoles bénéficient aux communautés locales dépendant de la terre pour leur survie. Il est urgent également de réparer les préjudices actuellement causés par ce phénomène, notamment dans l’affaire des investissements internationaux en Ouganda, mais également en Afrique de l’Ouest.

Afin de freiner la ruée vers les terres agricoles due à la demande d’agrocarburants, il convient d’abandonner les mesures incitatives comportant des effets pervers, telles que l’objectif de l’Union européenne de parvenir à 10 % d’énergies renouvelables dans le secteur du transport d’ici à 2020.

En attendant, le Comité de la sécurité alimentaire (CSA) mondiale de l’ONU pourrait franchir un premier pas important à l’occasion de sa réunion prévue le mois prochain à Rome, en adoptant des lignes directrices crédibles sur les régimes fonciers en faveur des plus pauvres et des femmes.

«Cette main basse sur les terres compromet encore davantage le développement de nos populations. Une action mondiale s’impose de toute urgence afin d’éviter que les populations locales aux ressources relativement modestes ne perdent tout au profit d’une poignée d’autres et afin de garantir un avenir où chacun pourra manger à sa faim», estime Jeremy Hobbs, directeur exécutif d’Oxfam International.

 

Source: Oxfam

NATIONALITE ITALIENNE: Guide du Ministère de l’Intérieur avec mise à jour des données

ROI SAMLAN KPEHENON II: De roi au Togo à plongeur dans un resto en Allemagne