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NIGERIA: Le massacre de 26 étudiants à Mubi toujours inexpliqué

Questions d’élections ou Boko Haram?

Au moins 26 personnes ont été massacrées, mardi 2 octobre 2012 au matin, dans le nord-est du Nigeria. Une attaque perpétrée par un groupe d’hommes armés dans un foyer universitaire de la ville de Mubi. Un drame aux motivations encore obscures. L’attaque s’est déroulée, tôt mardi matin aux abords de l’université de Mubi, dans des foyers étudiants.

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A en croire un porte-parole de la police, les assaillants connaissaient leurs cibles. Ils leur auraient demandé de s’identifier avant de les tuer en pénétrant en pleine nuit dans leurs maisons mardi. Mohammed Ibrahim, porte-parole de la police de l’Etat d’Adamawa, raconte: «Nous nous sommes rendus dans les maisons qui ont été attaquées… les proches des victimes nous ont raconté que les assaillants avaient appelé leurs cibles par leurs noms et elles sont sorties…. les assaillants ont utilisé des couteaux et des armes à feu… Une enquête a été ouverte, mais il doit y avoir un informateur».

Parmi les victimes, essentiellement des étudiants, plusieurs ont été candidats aux élections de l’Ecole polytechnique de Mubi la semaine dernière. Un scrutin qui a créé des tensions sur le campus si bien que la police n’exclut pas l’hypothèse d’un conflit entre étudiants qui aurait dégénéré.

Abdullahi Magaji, le bibliothécaire de l’établissement, joint par RFI, n’écarte pas complètement cette hypothèse: «Tout s’est passé dans la nuit, et personne ne peut dire précisément qui sont ceux qui ont tiré… ni pour quelles raisons… Tout ce que nous savons, c’est qu’il y a eu des élections étudiantes samedi dernier, et ceux qui ont gagné célébraient leur victoire»

Cette élection aurait-elle pu engendrer des troubles entre les étudiants ?

«C’est une possibilité, ajoute Abdullahi Magaji. Ceux qui ont été battu aux élections ont pu vouloir perturber les examens à venir. On a immédiatement fermé l’école, le temps d’apaiser les esprits… parce que certains étudiants voudraient faire justice eux mêmes, et on ne sait pas ce qui pourrait se passer», ajoute Abdullahi Magaji.

De simples tensions entre étudiants pouvaient-elles donner lieu à pareil massacre? Certains observateurs en doutent et privilégient la piste de Boko Haram.

La ville de Mubi est en effet située à 170 km au sud de Maiduguri, foyer historique du mouvement fondamentaliste et la semaine dernière les forces de l’ordre nigérianes ont mené des opérations musclées dans les milieux islamistes. C’est dans cette même ville de Mubi que l’armée nigériane a annoncé la semaine dernière avoir tué un commandant de la secte islamiste et arrêté 150 membres du groupe.

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