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NIGERIA: Les électeurs de retour aux urnes pour élire les puissants gouverneurs

L’urne retourne! 

Samedi 11 avril est de nouveau un jour de vote pour les Nigérians. Deux semaines après le succès de son candidat à l’élection présidentielle, le parti APC espère consolider sa victoire au niveau local à l’occasion des gouvernatoriales. Un scrutin important pour le Nigeria. Les gouverneurs des 36 Etats jouissent de pouvoirs étendus dans le pays le plus peuplé du continent. 

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Les élections des gouverneurs n’auront lieu que dans 29 Etats, les autres ayant déjà fait l’objet d’élections partielles. Pour autant, l’ensemble des 36 Etats de la fédération se rendra aux urnes ce samedi pour élire les représentants des assemblées locales. Deux scrutins très importants et beaucoup plus concrets pour les Nigérians que l’élection présidentielle.

Au Nigeria, les gouverneurs sont puissants. Ils tiennent les cordons de la bourse et jouissent de pouvoirs étendus dans une vaste palette de secteurs : transport, logement, éducation, santé, presque tous les domaines finalement à part les pouvoirs régaliens. Tout cela bien sûr ouvre la voie à la corruption et au clientélisme.

Jusque-là le Congrès progressiste (APC) ne détenait que 14 des 36 Etats contre 21 pour le Parti Démocratique Populaire (PDP), mais la donne pourrait bien changer. De nombreux gouverneurs sortants, qui ont claqué la porte du PDP de Goodluck Jonathan pour rejoindre l’APC du président élu Muhammadu Buhari, espèrent être reconduits à l’issue du scrutin de ce samedi.

L’APC, sauf surprise, devrait conserver la province de la mégalopole et capitale économique Lagos dans le sud-ouest où Muhammadu Buhari a fait un bon score, le 29 mars dernier. Cette semaine, le président nouvellement élu a mené campagne se rendant notamment dans le sud-est du pays, bastion du PDP. Reste que dans quelques Etats clés, la course au poste de gouverneur s’annonce serrer, faisant craindre des violences. A Lagos, notamment, dans l’Etat central du Plateau.

Les yeux rivés sur l’Etat pétrolifère de Rivers

Dans l’Etat de Rivers, dans la région pétrolifère de l’Etat du Niger, bastion du sud du PDP, l’APC ne fait pas du tout confiance à la commission électorale. Elle est accusée d’avoir manipulé les résultats de la présidentielle en la faveur du parti de Goodluck Jonathan dans cet Etat pétrolier. Des affrontements avaient déjà émaillé le vote. Dix personnes sont mortes le jour du scrutin présidentiel, 56 au total ont perdu la vie dans des violences pré-électorales. Dans cet Etat si riche, l’enjeu est de taille.

L’Etat de Rivers, c’est un budget annuel d’environ 2 milliards de dollars, plus que dans plusieurs pays du continent. Lors de la présidentielle du 28 mars dernier, le président sortant Goodluck Jonathan a recueilli 95% des voix, un chiffre à prendre avec des pincettes : les observateurs indépendants ont relevé des manipulations et des bourrages d’urnes dans environ deux tiers des bureaux de vote. Si la tension est si haute, c’est à cause de la défection fin 2013 du gouverneur de l’Etat au profit de l’APC du général Muhammadu Buhari: pour la première fois en 14 ans de règne, le PDP perdait un Etat pétrolier. Le parti battu à la présidentielle a besoin de récupérer cet Etat si rémunérateur, on parle du 3ème ou 4ème plus gros Etat en termes de revenus. 

Le gouverneur Amaechi de l’APC a terminé ses deux mandats, mais il compte bien sur la victoire de son poulain face au candidat du PDP, appuyé par l’épouse de Goodluck Jonathan, native de la région. 

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