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MASSACRE DE FIRENZE: Le 2ème anniversaire commémoré avec grande commotion

Un massacre raciste des plus absurdes!

La Communauté sénégalaise s’est resserrée pour célébrer le second anniversaire d’un massacre raciste des plus absurdes! Le 13 décembre, a été commémoré à Firenze, le 2ème anniversaire de l’assassinat des sénégalais Samb Modou et Mor Diop, tués à Piazza Dalmazia, par la main meurtrière de Gianluca Caseri: un italien sympathisant du mouvement d’extrême droite Casa Pound. Trois autres compatriotes furent également grièvement blessés:  Mbengue Cheikh, Sougou Mor et Moustapha Dieng, ce dernier, resté paralysé et contraint à vivre dans un centre pour handicapés.

altLa Communauté sénégalaise toute entière s’est resserrée pour commémorer leurs frères lâchement abattus, à  Piazza Dalmazia où une plaque rappelle les victimes. Une couronne et de nombreuses gerbes de fleurs ont été déposées par les dizaines de personnes qui sont venues rendre hommage aux victimes du lâche attentat.

Au cours de la matinée, il y a eu aussi une manifestation de l’ANPI (Association Nationale des Partisans Italiens) et du syndicat CGIL (Confédération Générale des Travailleurs Italiens) et de l’ARCI (Association Récréative des Communistes Italiens) à laquelle a pris part le Secrétaire de la Chambre du Travail, Mauro Fuso.

Etaient présents le président du Conseil Municipal Eugenio Giani, le président du Quartier 5, Federico Gianassi et les conseillers Tea Albini, Susanna Agostini, Cecilia Pezza, Andrea Vannucci, Leonardo Bieber (Parti Démocratique), Valdo Spini, Eros Cruccolini (Sinistra per Firenze), Mario Tenerani (Forza Italia), Bianca Maria Giocoli (Noi con Matteo Renzi), et l’Honorable Riccardo Nencini qui, ensemble avec les nombreux citadins présents, se sont recueillis en une minute de silence, à la mémoire des victimes.

alt«Dommage qu’il y ait eu une double commémoration » a dit l’Association des Sénégalais: « La Commune pouvait attendre qu’on revienne de la mosquée« .

Son Excellence l’Ambassadeur du Sénégal, Mme Seynabou Badiane, qui a déclaré: « La lutte au racisme, nous la faisons ensemble avec la société et les institution italiennes, nous ne sommes pas seuls. Pour cela, je remercie l’Italie qui est un pays d’accueil où il y a de nombreux Sénégalais. Aujourd’hui, nous sommes ici pour rappeler ce qui s’est passé. il  y a 2 ans; un geste isolé, accompli par une personne pleine de sentiments racistes. Des sentiments que nous avons tous le devoir de combattre à tout prix« .

Le Ministre de l’Intégration Cécile Kyenge est intervenue déclarant: « Aujourd’hui est une journée particulière pour Firenze parce que le 13 décembre d’il y a deux ans, est arrivé ce tragique épisode et je crois donc que c’est une journée contre la discrimination et contre il racisme. C’est une journée triste, mais aussi un jour où pouvoir repartir encore plus fort avec des valeurs unificatrices de l’Italie. Ce serait juste qu’au lieu de crier et hurler, on commençât à faire la politique du silence pour faire entendre la voix des derniers. Les batailles des droits de l’homme devraient être les batailles de tous, elles ne sont ni de droite ni de gauche , ni de centre, elles  doivent être de tous les citoyens« .

Après avoir réaffirmé son intention de poursuivre « la lutte pour la citoyenneté, une bataille de l’Italie« , le ministre Kyenge a souligné l’importance du rôle « de qui est assis dans les institutions ou fait campagne électorale« .

Pour elle, il s’agit d’œuvrer « pour laisser à nos enfants un pays qui respecte les droits de l’homme, qui soit centré sur les différences« .

Et pour cela, il faut commencer par une politique de prévention, « par ce que peut faire l’école», a conclu le ministre de l’Intégration Cécile Kyenge, qui a également écrit au feutre, « Merci Madiba » sur le mur du souvenir dédiée à la mémoire de Nelson Mandela, et installé, quelques jours après la mort du père de la lutte contre l’apartheid, à Firenze, à l’intérieur du Palais des Sports qui porte son nom.

« Après le massacre du 13 Décembre 2011, on s’attendait à  des mesures des institutions, au niveau national et local contre le racisme, mais qui cependant ne  sont jamais arrivées. Et Casa Pound est encore libre de distribuer des prospectus dans les rues sans que personne ne fasse rien« , a polémiquement dénoncé le porte-parole des Sénégalais de Firenze, Pape Diaw.

Et de renchérir se référant au cas de Moustapha Dieng, un des trois sénégalais grièvement blessés par Gianluca Caseri et qui est resté paralysé et contraint à vivre dans un centre pour handicapés: « Il n’y a pratiquement  personne qui va le voir; ce massacre est en train d’être oublié. Afin que cela ne se produise pas, il faut un engagement quotidien; il ne suffit pas de venir ici une fois par an pour faire la passerelle, le jour de l’anniversaire ».

La référence polémique, a ensuite expliqué le porte-parole de la communauté sénégalaise, est adressée aux représentants du Conseil municipal qui, dans la matinée, ont organisé une initiative indépendante pour commémorer les victimes de Gianluca Caseri. Une commémoration bipartite, à laquelle ont participé des représentants de la majorité et de l’opposition du Conseil municipal.

Mor Sougou, un des sénégalais survivants a fait une déclaration très émouvante: « Merci au président de la République Giorgio Napolitano, qui nous a donnés la nationalité italienne. J’ai encore confiance aux Italiens. Ne nous oubliez pas. Ne nous abandonnez pas. Depuis deux ans,  après le massacre, je n’arrive plus à bien bouger les bras et je n’ai plus la même force qu’avant. Je ne travaille plus et je ne peux pas m’occuper de ma famille comme je le faisais avant. Je combat chaque jour avec la peur: mais j’ai trouvé tant d’amis, tant d’affection après ce qui s’est passé, et c’est contre cette peur que je veux continuer à me battre « .

Quant à Mme Ken, la femme de Samb Modou, une des victimes, face aux journalistes et aux caméras, après quelques mots, elle s’est mise à pleurer ne réussissant qu’à murmurer à peine: « Aujourd’hui, c’est un jour plein de douleur parce que ça me rappelle que mon mari ne reviendra plus jamais« .

M. Kwami et Ndèye F. Seck

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