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MALI: IBK inaugure les Etats généraux de la décentralisation

Pour la norMalisation?

Le Mali souhaite relancer sa politique de décentralisation. Membres du gouvernement, de la société civile, élus de toutes les régions administratives et bailleurs de fonds sont réunis à Bamako pour la tenue de ces états généraux de la décentralisation. Lors de la cérémonie d’ouverture, le président Ibrahim Boubacar Keïta, a déclaré que la rencontre devait permettre d’apporter une solution au nationalisme touareg.

altLes Maliens et leurs partenaires sont autour de la table à l’occasion des états généraux de la décentralisation. Comme on le sait, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), depuis un certain temps, ne fait pas mystère de sa déception vis-à-vis de Bamako qui ne montre pas, à ses yeux, suffisamment de volonté de résoudre les problèmes du Nord-Mali. Alors qu’on craignait qu’il resterait dans une position de retranchement compte tenu de cette situation, le mouvement rebelle vient de prendre part à ces assises sur la décentralisation. Ces bonnes dispositions du MNLA sont à saluer à leur juste valeur.

On s’accorde à dire que ces assises constituent une occasion en or pour remettre à plat tous les problèmes liés à la décentralisation au Mali et trouver des réponses adaptées aux problèmes du Nord.

Mais il est important que le MNLA travaille à aplanir les divergences entre les modérés et les faucons en son sein. Il faut surtout que l’aile radicale pour laquelle l’indépendance de l’Azawad est impérative, soit réduite à sa plus simple expression, à défaut d’être purement et simplement extirpée de ses rangs. Car, il importe pour ce mouvement, de savoir être réaliste: pour le Mali comme pour ses voisins de l’Afrique de l’Ouest et le reste de la communauté internationale, l’intégrité territoriale du pays n’est pas négociable. Il ne sert à rien de s’emmurer dans cette quête utopique d’indépendance.

Du reste, vouloir l’indépendance de l’Azawad à tous les coups, serait d’une façon ou d’une autre, servir les intérêts des groupuscules islamistes qui rêvent d’un territoire où ils pourront faire la pluie et le beau temps et d’où ils pourront allègrement pousser leurs tentacules destructrices dans toute la sous-région, voire au-delà. Il est évident qu’une telle attitude envenimerait leurs relations avec Bamako. Elle servirait de prétexte aux militaires maliens qui n’ont pas encore digéré le drame d’Aguelock (où des éléments du MNLA avaient exécuté, sans autre forme de procès, des militaires maliens en position de faiblesse), pour combattre le MNLA au même titre que les autres groupes armés irréguliers qui foisonnent au Nord-Mali. Une telle situation ne ferait pas forcément l’affaire du MNLA. Aussi vaudra-t-il mieux pour ce mouvement qui se dit révolutionnaire, qu’il déploie toute son énergie dans la négociation d’une plus grande autonomie de la zone, c’est-à-dire d’une plus grande liberté dans sa gouvernance mais dans le strict cadre de la République une et indivisible du Mali.

On s’accorde à dire que ces assises constituent une occasion en or pour remettre à plat tous les problèmes liés à la décentralisation au Mali et trouver des réponses adaptées aux problèmes du Nord. C’est le lieu de tirer les enseignements en vue d’apporter les correctifs nécessaires à la bonne marche de cette décentralisation. De ce fait, il faudra, pour les uns et les autres, tenir un langage de vérité, aborder et trancher dans l’intérêt, bien entendu du Mali, toutes les questions qui fâchent.

En s’impliquant au Mali, Pékin protège ses propres intérêts certes, mais elle participe incontestablement aux efforts de sécurisation des populations et de restauration de l’intégrité territoriale du Mali

De même que le MNLA, les autorités maliennes doivent faire face avec sagesse, à leurs responsabilités. Elles doivent accepter que ces assises servent de tribune pour faire valoir l’esprit critique indispensable à la quête d’une solution viable. Bamako devra, notamment, s’employer à concéder une autonomie plus poussée au Nord-Mali et faire en sorte que le transfert de compétences et surtout de ressources qui est jusque-là resté théorique, devienne une réalité au profit des collectivités locales. En tout état de cause, le Mali devra faire mieux, que de par le passé, en matière de décentralisation. A cet effet, les uns et les autres devront faire des propositions de solutions réalistes et constructives. Pour les autorités maliennes comme pour le MNLA donc, il s’agira d’éviter la surenchère. Au cours de ces assises, les Maliens, toutes tendances confondues, devront avoir à l’esprit la nécessité de trouver des solutions dans l’intérêt supérieur du pays.

Le Mali doit ainsi se donner les moyens de réussir sa décentralisation et de prévenir de façon efficace les crises inhérentes à l’absence d’équité dans le soutien aux initiatives de développement des collectivités. C’est seulement à cette condition qu’il se montrera respectable et prouvera qu’il mérite l’estime et l’attention de la communauté internationale. Car, comme on peut le constater, c’est la mobilisation tous azimuts à son chevet. La Chine a décidé de prendre part à la résolution de la difficile équation malienne en envoyant des troupes dans ce pays. La présence de ce contingent chinois dans les troupes des Nations unies témoigne, si besoin en était encore, de l’intérêt que bien des pays prêtent au pays de Soundjata Kéita.

Au passage, l’Empire du Milieu envoie un signal fort à ses détracteurs qui lui ont souvent reproché de ne se soucier que de ses marchés sur le contient noir. En effet, les Chinois montrent, par cette présence militaire, leur solidarité avec les Maliens et leur volonté de contribuer au retour définitif de la paix et de la stabilité dans le pays. C’est une bonne chose que la Chine s’implique sur le terrain social et sécuritaire. En s’impliquant au Mali, Pékin protège ses propres intérêts certes, mais elle participe incontestablement aux efforts de sécurisation des populations et de restauration de l’intégrité territoriale du Mali.

Malgré tous ces soutiens internationaux, c’est aux Maliens que revient le dernier mot. C’est à chacun d’eux de jouer sa partition. Nul ne saura faire le bonheur du Mali malgré ses fils et filles. Espérons donc que ces assises leur permettront de poser de façon consensuelle les fondements de la paix, les bases réalistes d’un bond qualitatif en avant en matière de développement des collectivités locales et in fine du pays.

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