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KENYA: Le MYC, un mouvement jihadiste soupçonné de propager la guerre sainte dans la région

Nairobi… anaérobique?

Le président kényan Mwai Kibaki a appelé jeudi 30 aout à la «tolérance», lors d’un déplacement dans le port de Mombasa, toujours sous haute sécurité après des émeutes déclenchées par le meurtre d’un prêcheur islamiste en début de semaine. Une enquête est ouverte pour connaître ses assassins.

Le prêcheur, Aboud Rogo Mohammed est une personnalité très controversée. Plusieurs organisations musulmanes parlent d’exécution extrajudiciaire. Aboud Rogo était mal vu par le gouvernement et la communauté internationale. Il appartenait à un mouvement mouvement jihadiste kényan, le Muslim Youth Center qui souhaite propager la guerre sainte au Kenya.

Crée en 2008 par Ahmad Iman Ali, le Muslim Youth Center a pour objectif d’importer le jihad au Kenya. Groupe radical affilié aux shebabs somaliens, il a pour modèle la secte extrémiste nigériane Boko Haram. Le prédicateur Aboud Rogo Mohammed, tué le 27 août, était considéré comme l’un des idéologues du mouvement. Au Kenya, le groupe est soupçonné d’avoir mené une série d’attaques à la grenade, notamment contre des hôtels de Mombassa.

 

Selon Matt Bryden, directeur du Sahan Researche Center basé à Nairobi, le MYC possède des cellules terroristes dormantes mais n’a pas encore réussi à mener un attentat de grande envergure: «Jusqu’àujourd’hui, on voit un groupe qui n’est pas très bien organisé, dont les membres manquent de capacité ou de volonté ou des deux pour faire un attentat sérieux. Cela reste assez artisanal : lancer des grenades, parler beaucoup d’attentats, sans faire grand-chose ».

En revanche, le Muslim Youtch Center est beaucoup plus actif en Somalie où il a envoyé plusieurs centaines de jeunes jihadistes combattre aux côtés des shebabs somaliens. Et c’est de la Somalie que pourrait venir le danger selon Matt Bryden.

«Je crois que la plus grande crainte c’est que si les forces kényanes prennent le port de Kismayo en Somalie, quelques centaines de membres du MYC risquent de rentrer au Kenya. Parmi eux, il y a peut être certains qui sont plus déterminés et plus expérimentés en matière de combat entre autres et qui donc représenteraient un risque plus grand pour la sécurité du Kenya».

Les Nation unies s’inquiètent de la montée en puissance de cette organisation. La plupart de ses dirigeants sont sous sanctions onusiennes. C’était d’ailleurs le cas d’Aboud Rogo Mohammed.

Et entre-temps, on respire difficilement dans Nairobi… anaérobique!

 

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