in

JERRY MASSLO: L’homme qui a dévoilé le racisme en Italie.

Après avoir fui l’apartheid, ce sud-africain fut exploité et tué, à Villa Literno. Il y a 22 ans!

Jerry Essan Masslo, réfugié sud-africain qui, durant l’été 1989, qui travaillait à la cueillette des tomates, à Villa Literno (Caserta), fut assassiné une nuit par des énergumènes qui voulait lui dérober les maigres sous qu’il avait sués durant une ingrate journée de travail, au soleil dans les champs.

J’espérais trouver en Italie un espace de vie, un souffle de civilisation, un accueil qui m’aurait permis de vivre en paix et cultiver le rêve d’un demain sans barrière ni préjudice. J’ai au contraire été déçu. Avoirla Peau noire peau noire âges dans ce pays est une limite à la coexistence civile. Ici aussi il y a le racisme: c’est fait d’intimidations, abus de pouvoir, violences quotidiennes contre ceux qui ne demandent que la solidarité et le respect. Nous, le Tiers-Monde, sommes en train de contribuer au développement de l’0Italie, mais il semble que cela n’a aucun poids. Tôt ou tard, on tuera quelqu’un et alors on s’apercevra que nous aussi existons« .
Ainsi parlait Jerry Essan Masslo, réfugié sud-africain qui, l’été 1989 à Villa Literno, ramassaient les tomates, dans le Casertano. Il a été tristement prophétique: le 25 août, il était assassiné par un gang de voleurs qui voulaient arracher, à ses compagnons et à lui, le peu de lires gagnés, à se briser le dos comme des esclaves,  dans les champs.

Masslo était arrivé à Rome en 1988 pour échapper à l’apartheid, mais il n’avait pas réussi à obtenir l’asile politique, qu’à l’époque l’Italie ne réservait qu’aux réfugiés fuyant des  régimes communistes de l’Europe orientale. Il avait tenté en vain de se transférer au Canada et, il vivait en attendant dans une communauté d’accueil à Rome, et, durant l’été, pour joindre les deux bouts, il bossait comme ouvrier agricole dans la Campania, comme d’autres africains.

Les conditions étaient dures. Quinze heures de travail par jour, salaire è la pièce, moins de 1000 lires par caisse de tomates, des dortoirs de fortune dans des fermes délabrées. A cela s’ajoutait le contraste avec la population locale, les intimidations, les chasses à l’étranger et les rossées, qui ont abouti à l’assassinat du jeune.

La mort de Masslo est considéré comme un jalon important de la naissance du mouvement anti-raciste en Italie. Elle attira à Villa Literno les journaux et la télévision, mis l’attention et les consciences  des Italiens sur un phénomène jusqu’alors passé sous silence. Aux funérailles, participèrent des milliers de personnes et les hautes personnalités de l’Etat.

Un mois plus tard, à Villa Literno, les travailleurs sont descendus dans les rues pour protester contre les « caporali » et, à Rome, il y eut une grande manifestation contre le racisme et pour les droits des immigrants. Au début de 2009, arrivò la Loi Martelli, qui entre autres, redéfinit la procédure d’asile, étendant aussi la protection aux non ressortissants des pays du Pacte de Varsovie.

Elvio Pasca

SENEGAL: Micro finance – Le taux de pénétration est de 12 %

INTEGRATION: 4 millions euros pour enseigner l’italien aux immigrés