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ITALIE – Immigration: au prix de refuser l’intégration des migrants, la région Trentino renonce à 1.000.000 euros de l’UE

Les fonds déjà interceptés par l’ancienne junte ont été rejetés par le Département de la Santé et de la Politique sociale. «Un choix inconcevable. Et tout ça, uniquement à cause des préjugés, de la peur électorale, le profit localisé. De nombreuses personnes auraient pu être réembauchées. C’est peut-être l’acte le plus grave, violent, méprisant et nuisible que la junte ait jamais commis». 

 

Renoncer à 1.000.000 euros parce que plutôt que d’essayer d’intégrer quelqu’un, mieux vaut perdre les financements pour tous? Apparemment, la junte Fugatti y est parvenue. D’ailleurs, si lors de rassemblements publics, on se vante de ne plus faire du bénévolat à quelques dizaines de demandeurs d’asile qui, auparavant se rendaient dans des maisons de retraite pour parler aux personnes âgées, on comprend qu’on peut aussi refuser des ressources qui, peut-être, auraient fait travailler des habitants de Trento. L’objectif aurait cependant été d’aider les immigrants, et donc: non merci. On les garde cependant sur le territoire mais on préfère ne pas leur faire rien plutôt que de les intégrer. 

En effet, il a été signé la « Note de renonciation au Ministère » de la part du Département de la Santé et des Politiques Sociales, en ce qui concerne la réalisation de deux projets déjà financés par le FAMI (Fonds d’Asile, Migration et Intégration) du Ministère de l’intérieur. Un fonds déjà alloué par le Ministère pour un total de plus de 60 millions d’euros. Le FAMI est créé par le règlement (UE) n° 516/2014 du Parlement européen et du Conseil du 16 avril 2014], destiné à gérer l’accueil des réfugiés. La province de Trento avait droit à deux prêts importants interceptés par la junte précédente: l’un de 538.000 euros et l’autre de 491.130,7 euros. 

Mais voici l’astuce: au prix de satisfaire les pulsions de son propre électorat, la Lega qui guide la Région Trentino a maintenu les demandeurs d’asile sur le territoire, mais en décidant de démanteler toute initiative civile d’intégration. Et puis plutôt que de leur faire des cours en italien, leur expliquer la culture italienne, promouvoir des initiatives de socialisation interculturelle, mieux vaut y renoncer. 

Les bénéficiaires des initiatives étaient des immigrants de première génération, principalement des femmes en situation d’isolement social, qui vivent de façon stable dans les petites villes de la province et qui ont bénéficié de précieuses compétences linguistiques et citoyennes, visant à socialiser et à intégrer la vie sociale dans la communauté. 

«Il est donc inconcevable de renoncer à cette forme de financement déjà prévue, si ce n’est pour des prises de position a priori, sans fondement raisonnable, qui n’ont rien à voir avec le bien collectif et l’utilisation consciente des fonds disponibles. Il ne s’agit pas ici de déplacer les ressources existantes d’une autre manière (thèse d’ailleurs déjà largement miope), mais de renoncer totalement à des fonds déjà alloués, qui ne seront donc pas déboursés. Et ce, uniquement pour des préjugés, de la peur électorale, du profit localisé, qui ne rendent certainement pas un service au territoire», expliquent les syndicats et les associations. 

 

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