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IMMIGRATION ET ECONOMIE: Les transferts d’argent des immigrés toujours en hausse

Une affaire de transferts… à faire!

Malgré la crise, les transferts d’argents des travailleurs immigrés vers les pays en développement devraient augmenter de plus de 6% cette année. C’est ce qu’affirme la Banque Mondiale. L’Inde et la Chine sont les premiers bénéficiaires de ces fonds.

altMême si les travailleurs immigrés sont frappés par la crise, les transferts d’argents, eux, résistent. En 2012, ces fonds devraient atteindre 406 milliards USD, soit une hausse de 6,5% par rapport à l’année précédente. Une manne en constante augmentation, puisque selon la Banque mondiale, ces flux devraient encore progresser de près de 8% en 2013, puis de 10% en 2014. Ces sommes proviennent principalement des Etats-Unis, des pays du Golfe, de la Russie et de l’Allemagne.

L’Inde et la Chine, avec près de 70 milliards USD chacun, sont les premiers pays bénéficiaires de ces fonds, suivis de loin par le Mexique et les Philippines avec près de 24 milliards USD. L’Asie du Sud-Est et les régions du Pacifique, qui comptent beaucoup d’expatriés dans les pays pétroliers ont, eux aussi, bénéficié de transferts, bien plus importants que prévu. En revanche, ceux vers l’Europe de l’Est ont baissé.

Pour certains pays africains, les virements des migrants représentent, aujourd’hui, près du 10% du produit intérieur brut. Le premier pays africain est le Nigeria, avec 21 milliards USD en 2012. Viennent ensuite le Soudan, le Kenya, le Sénégal et l’Afrique du Sud. Le reste des pays d’Afrique sub-saharienne ont vu leurs montants plutôt diminuer, freinés par la crise de la dette en Europe.

En Afrique du Nord, le Maroc se taille la part du lion avec plus de 6 milliards USD. Ces travailleurs immigrés n’hésitent pas à augmenter les sommes envoyées en cas de situation difficile, dans leur pays d’origine. Le printemps arabe a, ainsi, eu de fortes conséquences sur la croissance de ces transferts.

Autre exemple, lors de la crise politique en Côte d’Ivoire en 2011, la diaspora ivoirienne a doublé le montant de ces transferts, afin de soutenir les membres de leur famille, restés sur place.

Cet argent constitue un revenu important pour de nombreux ménages à faible moyen. Il sert à financer des besoins essentiels, nourriture, santé, éducation, logement. Une part importante de cet argent sert également à acheter des terres. C’est le cas de 25% des sommes envoyées au Nigeria.

Au Burkina Faso, un quart de l’argent va à la construction d’une maison. Il arrive également que les travailleurs immigrés se regroupent sous forme d’associations pour réaliser des investissements dans leurs pays, pour créer une entreprise ou construire une école.

Restent que ces chiffres de la Banque mondiale ne tiennent pas compte des circuits informels par lesquels passent bon nombre de migrants pour envoyer leur argent. Le coût des services informels est estimé entre 3% et 5% du montant envoyé. Alors qu’avec les banques et les organismes financiers spécialisés, cela peut atteindre 15% à 25% du montant. Un coût bien trop important pour de nombreux travailleurs.

La France et la BAD (Banque Africaine de Développement) réfléchissent à cette question. Parmi leurs recommandations, la mise en place de solutions de paiements dématérialisés via internet ou le téléphone mobile. Au Burkina Faso, le principal fournisseur de liaisons téléphoniques mobiles, Bharti Airtel a ainsi lancé un service de paiement par téléphone. Ce service permet de faire de régler ses factures, mais aussi de faire des virements à l’étranger.

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