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GUINÉE: Baptême de feu pour le nouveau président Alpha Condé

Attentat manqué contre le chef de l’Etat guinéen, fraichement élu, il y a moins d’un an.
Moins d’une année après son élection, le président guinéen, Alpha Condé, est déjà à l’épreuve des bruits de botte. Un véritable baptême de feu pour un président démocratiquement élu d’un pays qui n’a visiblement pas encore réussi à exorciser les vieux démons des coups de force.

Des corps habillés ont attaqué la résidence du chef de l’Etat à l’arme lourde. Heureusement, il y a eu plus de peur que de mal. Le président est «sain et sauf» mais il n’y a pas moins lieu de s’inquiéter pour la très fragile démocratie guinéenne, qui cherche toujours ses marques. Aussi surprenante que prévisible, cette escalade de la violence constitue une sorte d’avertissement sans frais pour Alpha Condé et les siens.

C’est probablement le signe que les militaires, qui ont toujours imposé leur joug à ce pays, n’ont pas encore dit leur dernier mot. Les bisbilles que continue d’entretenir le président élu avec son rival, Cellou Dalein Diallo, ne sont pas de nature à favoriser la sérénité. Il ne faut surtout pas donner l’occasion aux têtes brûlées de ramener la Guinée dans le désordre de la loi du plus fort. Pour avoir hérité d’une armée désorganisée depuis plusieurs décennies, Alpha Condé se doit justement de ne pas apporter de l’eau au moulin de ceux qui ne veulent pas rompre avec le désordre ancien

Au lendemain de la tentative d’assassinat contre Alpha Condé, 37 militaires guinéens ont été arrêtés. Il s’agit pour la plupart de proches du général Sékouba Konaté, ancien président du régime de transition, et de l’ancien chef de la junte militaire Moussa Dadis Camara. Tous sont détenus au siège de l’état-major de la gendarmerie nationale à Conakry. 
Parmi eux, les plus connus sont le général Nouhou Thiam, ancien chef d’état-major des armées, un colonel, connu sous le pseudonyme de « De Gaulle », proche du général Sékouba Konaté, président de la transition, et le commandant Alpha Oumar Diallo, dit « AOB », un maitre-instructeur de l’armée, anciennement protégé de l’ex-président Lansana Conté.

Les arrestations de suspects se poursuivent au sein de la « Grande Muette », mais risquent de connaître des dérives. Des règlements de compte peuvent surgir à tout moment, malgré l’appel du président Alpha Condé à éviter tout esprit de vengeance qui pourrait entrainer des dérapages.

L’opposition aussi risque de faire les frais de cette nouvelle affaire de tentative d’assassinat du président guinéen. Des hommes vêtus d’uniformes de l’armée nationale ont pillé le domicile de Mamadou Oury Bah, n°2 de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) en son absence, emportant des biens personnels dont son véhicule, selon sa famille.

T. D.

 

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