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GOLFE DE GUINEE: Les actes de piraterie en forte hausse

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Au fil des rapports du Bureau Maritime International (BMI), la tendance se confirme. Il y a eu plus d’attaques de navires dans le Golfe de Guinée qu’au large des côtes somaliennes en 2012.

altLe Conseil de sécurité de l’ONU s’en était inquiété, l’an dernier, réclamant une stratégie commune pour garantir la sécurité dans la zone. Les chefs d’Etat de la région vont, de leur côté, plancher sur le sujet la semaine prochaine, au cours d’un sommet qui se tiendra au Cameroun.

La situation est de plus en plus préoccupante. Selon les chiffres communiqués par un porte-parole de BMI, 8 navires ont été attaqués depuis le début de cette année au large des côtes africaines, et 31 dans le Golfe de Guinée.

Ces chiffres confirment très clairement ce qui est apparu l’an dernier déjà, à savoir que le Golfe de Guinée dépasse maintenant les côtes est-africaines en nombre d’attaques.

Les eaux du Nigéria, du Bénin, et plus récemment du Togo, ont notamment été classées dans la zone à haut risque définie par un groupe de compagnies d’assurances.

Bien souvent, dans cette zone du Golfe de Guinée, les prises d’otages ne sont pas l’objectif principal des pirates, contrairement à ce qui se passe dans le Golfe d’Aden où la plupart des attaques de navires visent la demande de rançons. Ils cherchent surtout du pétrole raffiné pour le revendre au marché noir.

Ainsi, et du point de vue des pirates «les choses doivent aller vite» dit-on au Bureau Maritime International «et ils sont, du coup, généralement plus violents avec les équipages».

Le Golfe de Guinée ne connaît pas de patrouilles militaires internationales comme celles qui ont lieu au large de la Somalie et, de ce fait, les navires sont donc plus exposés, d’autant qu’ils ne sont pas autorisés à avoir, à leur bord, des gardes de sécurité privés à moins de 20 km des côtes.

Quant aux pirates, ils vont de plus en plus loin. Le BMI souligne qu’ils sont allés, cette année – et c’est nouveau – jusqu’à attaquer à quelque 200 km au large, avec des bateaux-mères.

Cette recrudescence de la piraterie inquiète les pays du Golfe de Guinée dont les ambitions s’étaient beaucoup affirmées, ces derniers temps. Les conditions d’exploitation et surtout les conditions de sécurisation de l’activité de l’exploitation pétrolière devront être revues à la hausse.

Les navires sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à devoir s’équiper de gardes armés et les primes d’assurance sont, elles aussi, en train de monter. Des mesures qui auront forcément un impact négatif sur les économies des pays les plus dépendants de l’exploitation pétrolière.

C’est le cas, par exemple, du Bénin dont le port assure entre 70 et 90% des recettes à son économie. Le Ghana et le Togo figurent également parmi les pays les plus touchés.

Pour l’instant, les pays du Golfe de Guinée ne bénéficient d’aucune assistance extérieure. Il existe des relations bilatérales entre certains pays de la sous-région et des puissances extérieures comme la France et les Etats-Unis, mais qui sont surtout du domaine de la formation.

Par ailleurs, le fait qu’il n’y ait pas eu d’harmonisation, d’outils ou encore des dispositifs communs de surveillance, minimise l’impact des initiatives qui ont été prises, soit au niveau bilatéral ou à l’échelle d’un pays pris isolément.

Dans la perspective du sommet des chefs d’Etat de la région, le 24 juin, au Cameroun, Michel Luntumbué, chercheur au Groupe de Recherche et d’information sur la paix et la sécurité, basé en Belgique, précise que les pays du Golfe de Guinée pâtissent d’une absence d’harmonisation juridique.

«La plupart des législations ne sont pas adaptées à la lutte contre la piraterie qui ne figure pas dans nombre de codes. Or, pour pouvoir réprimer les actes de piraterie, il faut une législation», insiste Michel Luntumbué qui mentionne également la question de la mutualisation des dispositifs et de leur financement.

«Et puis il y a la question de la mutualisation, non seulement des moyens techniques mais aussi des moyens de surveillance aériens et maritimes, et le financement de tout ce dispositif», a aussi spécifié cet expert du Groupe de Recherche et d’information sur la paix et la sécurité.

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