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FRANÇAFRIQUE: Supression de la cellule africaine de l’Élysée

Cellule? C’est nul!

C’est fait: Hollande est aux commandes de l’Hexagone. Il a tout de suite marqué la différence avec son prédécesseur, notamment en supprimant la fameuse cellule africaine de l’Elysée au centre de tant d’intrigues. Mais quid des financements occultes, des peuples et des dirigeants?


Une telle mesure, c’est assurément bon pour le moral, même si peu en Afrique se laissent convaincre qu’il sera aussi facile de se débarrasser d’une cellule aussi vieille qu’envahissante, avec des ramifications partout, même parmi les lobbies socialisants.

La France a toujours cheminé avec les cellules sombres. On n’a pas forcément besoin d’un siège à l’Elysée, Matignon ou autres, pour faire fructifier certains intérêts. Par exemple, les milieux huppés de la Francophonie pourraient bien faire l’affaire et servir de bouées de sauvetage le cas échéant. La connaissance du terrain et des hommes, les archives et les réseaux sont des acquis dont un nouveau régime se passe difficilement sur l’échiquier international. Que pourrait bien faire Hollande face aux intérêts de l’entreprise française en Afrique? La situation intérieure et sa réélection en dépendront.

Autant que la rupture, la suppression de la cellule africaine de l’Elysée ne se décrète pas. La suppression d’une entité ne signifie pas qu’elle ne peut pas renaître de ses cendres. Le passé est riche d’enseignements à ce sujet.

S’agissant en particulier de l’Afrique, il lui faudra bien s’entourer, s’il ne veut point voir repousser l’hydre aux mille têtes. Nul doute en effet que les lobbies de la droite brute qui boivent depuis des lustres à la source coloniale se sont longuement préparés à parer le coup. Et les rivaux de l’Hexagone feront-ils pour autant disparaître leurs «cellules africaines»? De tous côtés, des experts viendront, qui chercheront à occuper les places laissées vacantes.

Mais les Africains, qu’attendent-ils réellement de la France d’aujourd’hui ? Et d’ailleurs, quelles catégories d’Africains? En attendant, on a pu sans gêne saluer le geste de François Hollande, son audace et sa franchise. En Afrique, ces relations incestueuses n’ont jusque-là profité qu’aux dirigeants le plus souvent impliqués dans des affaires de corruption et lâchés par les peuples aspirant à un changement véritable. Sous Nicolas Sarkozy, la France s’était illustrée par une diplomatie à géométrie variable. Malgré les discours sur la démocratie, la protection était assurée aux gouvernants à vie, aux dirigeants médiocres et vomis des peuples.

 

A preuve, le stade de développement actuel des pays d’Asie, d’Orient et d’Amérique latine. Après s’être battus et libérés des griffes de l’envahisseur bien après la plupart des pays d’Afrique, ils ont pris de l’avance. Tant et si bien que plusieurs fois, ils dament le pion aux pays fortement industrialisés, au point de mettre en péril leurs économies. Avec sa fixation sur la justice, Hollande fait rêver. Fini le temps de l’impunité en Afrique francophone et de la protection à l’infini en France ?

Les Africains doivent s’affranchir de ces tutelles nauséabondes et prendre leurs responsabilités. La suppression de la cellule africaine à l’Elysée doit faire prendre conscience à certains chefs d’Etat africains qu’il est temps d’être majeurs, d’être à l’écoute de leurs peuples.

Il faut sortir de l’anonymat désastreux tout comme de cette dépendance légendaire qui a longtemps caractérisé les rapports bilatéraux et multilatéraux. L’Afrique a suffisamment de ressources pour relever les défis à venir. Hollande sera-t-il un grand président? L’avenir nous le dira.

La prochaine fête du 14-Juillet et le sommet de la francophonie en octobre 2012 donneront peut-être des indications devant permettre de situer l’opinion, s’agissant de la nouvelle politique française en Afrique. En tout cas, il a démarré son premier quinquennat avec un acte fort, la suppression de la cellule africaine.

 

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