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EGYPTE: Premier tour de la présidentielle – une leçon de démocratie

L’Egypte évite la… crypte!

Le premier tour de la présidentielle en Egypte a eu lieu les 23 et 24 mai derniers. Un scrutin aux enjeux multiples puisqu’il aura mobilisé une grande partie de la population égyptienne, notamment les jeunes qui ont été à l’origine du mouvement de révolte qui a emporté le raïs Hosni Moubarak.


Et c’est l’ancien Premier ministre Amad Chafiq et Mohammed Morsi, l’un des candidats des frères musulmans, qui s’affronteront au second tour prévu pour les 16 et 17 juin prochains. C’est, en tout cas, la tendance qui se dégage avant même que les résultats définitifs ne soient connus.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Egypte, à travers cette présidentielle, vient de damer le pion à bien des pays de l’Afrique subsaharienne, qui sont passés maîtres dans l’organisation d’élections bâclées et chaotiques. Car sous d’autres cieux, en lieu et place d’élections transparentes et apaisées, on aurait assisté, le coeur meurtri, à des manifestations de rue qui, malheureusement, débouchent le plus souvent sur des violences meurtrières, instaurant ainsi un lourd climat de méfiance sur fond de clivages ethno-régionalistes.

A dire vrai, la boulimie du pouvoir et l’incurie des hommes politiques en Afrique subsaharienne sont si immarcescibles que ceux-ci sont prêts à marcher sur des maccabées pour leurs propres desseins, fussent-ils parfois funestes. En tout cas, l’Egypte, le pays des pharaons, aura montré la voie à suivre, elle qui, 30 ans durant, était menée à la baguette par un satrape aujourd’hui perclus dans sa fazenda sur la station balnéaire de Charm-El Ckeick.

Et c’est maintenant que le plus dur commence pour les deux candidats en lice pour le second tour. Ils doivent mettre les bouchées doubles pour aller à la conquête de l’électorat, en s’efforçant de convaincre, même les plus sceptiques, à voter pour eux. Et ce sera sans doute le moment le plus intéressant de la campagne puisque les piques et les escarmouches auront pignon sur rue.

Déjà, Mohammed Morsi, le candidat des Frères musulmans, a lancé une virulente campagne contre son challenger Amad Chafiq qui s’efforce de se défaire vainement de son passé d’ancien cacique du régime Moubarak. Mais une chose semble certaine, c’est que bien des Egyptiens, contrairement à ce que l’on pourrait penser, éprouvent de la sympathie pour le président Moubarak, en témoigne la percée de son dernier Premier ministre.

Peut-être l’ancien raïs bénéficiera-t-il d’un traitement particulier si son homme lige d’hier en vient à remporter le scrutin ? Rien n’est moins sûr. Avec la vigilance des révolutionnaires de la place Tahrir, il n’aura certainement pas les coudées franches, si l’idée de faire des faveurs à Moubarak lui passait par la tête.

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