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EGYPTE: Manifestations contre Morsi – Où va l’Egypte ?

Situation pré…Caire?

Même s’il a réussi le tour de force de rallier (provisoirement) certains magistrats à sa cause, le président égyptien n’est pas au bout de ses peines. Ses opposants continuent de lui tenir crânement tête à travers des manifestations de rue.

altL’épisode du palais présidentiel où ils sont parvenus à déborder les forces de l’ordre, traduit à suffisance leur détermination à obtenir satisfaction. Jusqu’où sont-ils prêts à aller pour étancher leur soif inextinguible de démocratie? Telle est la question.

Pour sûr, les augures ne présagent rien de bon pour l’avenir. Sauf si, dans un sursaut d’orgueil, Mohamed Morsi s’élève au-dessus des querelles de chapelles, pour ne voir que l’intérêt de l’Egypte. Mais encore faut-il qu’il puisse se dépêtrer des contraintes partisanes, et agir enfin en président de tous les Egyptiens. Tel est, en effet, le dilemme de Morsi: satisfaire son électorat et sa famille politique tout en préservant les éléments constitutifs d’un véritable Etat de droit. Pour le moment, le coeur de Morsi semble balancer du côté de ses «frères» quasi – exclusivement, oubliant que la révolution qui l’a porté au pouvoir, d’autres aussi l’ont payée de leur sueur et de leur sang.

Le nécessaire équilibre entre les différentes composantes de la société égyptienne, partagée entre religieux, n’arrive pas à se faire jour. C’est le propre des révolutions survenues en Afrique du Nord où la gestion du pouvoir chèrement conquis divise plus qu’il n’unit. Or la démocratie, même si elle peut être accommodée à la sauce locale, a des fondements intangibles fixés depuis l’Antiquité. La laïcité, le respect des droits de l’Homme, l’indépendance de la Justice, l’alternance, le dialogue, la transparence sont, entre autres, les déterminants d’une gouvernance démocratique. On ne peut tergiverser là-dessus. Sinon, on verse dans d’autres régimes comme l’autocratie ou la théocratie. Ce qui n’est pas le choix initial de tous les Egyptiens.

Certes, le référendum annoncé aurait pu jeter les bases de la nouvelle République, mais ses bases sont faussées. D’où la levée de boucliers de l’opposition.

Les Egyptiens, visiblement, n’arrivent pas à trouver ce minimum consensuel qui les ferait basculer dans une nouvelle ère. La clef du problème égyptien se trouve en grande partie entre les mains du président Morsi. Arrivé au pouvoir démocratiquement, il a le devoir, sinon l’obligation, de gouverner par des règles démocratiques. Sinon, ce serait une véritable arnaque faite au peuple des électeurs, un détournement de sa volonté.

On ne peut occulter non plus la responsabilité de l’opposition. L’avenir immédiat du pays dépend aussi de son comportement. Si, se sentant trahie, elle veut tout casser, quitte à replonger l’Egypte dans les errements du passé, elle commet une grave erreur. Car tous les démocrates seront perdants dans une situation de chaos, qui ne profiterait qu’à l’armée ou à des proches de Hosni Moubarak, le dictateur déchu, encore tapis dans l’ombre.

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