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CRISE BURKINABÉ: Domicile de François Compaoré – Un véritable business center

Un des cas de cadets décadés! 

Le domicile de François Compaoré, frère cadet de l’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré, a été pillé, saccagé et brûlé le 31 octobre 2014, second jour de l’insurrection populaire. 

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Le domicile de François Compaoré, frère cadet de l’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré, a été pillé, saccagé et brûlé le 31 octobre 2014, second jour de l’insurrection populaire. Plus d’une semaine après, des rumeurs sur des objets et images retrouvés dans cette maison continuent d’alimenter les spéculations et suscitent la curiosité des Burkinabè. Depuis lors, le domicile est devenu un véritable musée et un centre commercial.

Le lundi 10 novembre 2014, aux environs de 10h, le domicile de François Compaoré, frère cadet de l’ex-président Blaise Compaoré, situé sur l’avenue Charles-De-Gaulle de Ouagadougou est toujours bondé de monde. 10 jours après les pillages et les saccages, l’on se croirait devant un marché. Jeunes, hommes et femmes ont pris d’assaut le bâtiment depuis le départ des propriétaires. Déjà à l’entrée, on dénombre une dizaine de parkings et ce sans compter des engins garés anarchiquement. Les gens viennent de tous les coins du Burkina Faso, pour satisfaire leur curiosité. «Je suis venu constater de visu ce qui se raconte sur cette maison», confie Abdoulaye Sana, venu de Kongousi, chef-lieu de la province du Bam, à une centaine de kilomètres de la capitale.

«Je suis là par curiosité pour constater», indique Setou Ganou, qui dit être venue de Gampèla, village situé à la sortie Est de Ouagadougou. «Comme les autres, je suis également venu pour voir de mes propres yeux», ajoute Hamidou Sebgo, un habitant de Tanghin.

Qu’est ce qu’on peut encore voir ou trouver dans ce «musée à ciel ouvert» et vidé de tout son contenu ? Puisque le domicile en question est dans un état méconnaissable. A l’entrée de la cour, les pavés ont été emportés. Quant à l’intérieur du bâtiment, rien n’y reste. Aucun objet, les prises électriques, les portes, même les carreaux ont été enlevés par endroits.

«J’ai vu plusieurs choses», a raconté, Catherine Coulibaly, une étudiante de l’Université de Ouagadougou. «Je suis là pour le business, mais dès les premiers jours, j’ai vu beaucoup de choses, des habits de «garibouts» (mendiants) des robes et des chaussures de jeunes filles…», affirme, un parkeur, du nom de Hamidou Diallo. Dans le bâtiment l’air est irrespirable. Une odeur insupportable associée à la poussière des décombres, écourtent la randonnée, sauf pour les plus téméraires. «Je n’ai pas pu visiter toute la maison. Je suis ressortie rapidement parce que l’odeur ne me plaisait pas», avoue Mme Ganou, la mine froissée.

Quant à tout ce qui se dit autour de la «maison de François» certains visiteurs, à la lumière de ce qu’ils ont entendu et vu, se disent convaincus des pratiques malsaines dans cette demeure. «Ya Vinnega», (c’est clair), lance Fatimata, Ouédraogo habitante du secteur n°46 de Ouagadougou (Yamtenga). D’autres par contre restent sceptiques. «Je ne peux pas affirmer, j’ai quand même des doutes», souligne Setou Ganou.

Si les uns viennent par curiosité, d’autres par contre se sont installés autour de la maison, pour le business. Un centre commercial est né. On y trouve des parkeurs, des vendeurs d’eau, de bissap, de jus de gingembre, de gâteaux, de cigarettes, de kleenex et des feuilles polycopiées. Ses businessmen occasionnels ont transformé la devanture du «Bunker» de François Compaoré, en une rue marchande, où vendeurs et acheteurs trouvent leurs comptes. En effet, en plus de la vente d’aliments et autres, s’est créé un négoce apparemment juteux. Il s’agit des photocopies des documents qui auraient été découverts dans la maison lors des pillages du 31 octobre dernier. On y trouve des documents divers, avec des titres comme: «L’histoire du Burkina Faso», «Assassinats, meurtres et crimes au pays des Hommes intègres: la liste noire», «Secret confidentiel», des photos des familles Compaoré et bien d’autres archives.

«Je suis sans emploi et je profite vendre des photos et des documents pour avoir de quoi me nourrir», se défend l’un des vendeurs, Luc Koutaba. Sans avancer de chiffres, il se dit satisfait car pour l’instant, il y tire sa pitance. «On ne se plaint pas. Ce qui est sûr, chacun trouve son compte avec plus de 5 000 CFA par jour en raison de 100F le ticket», se rejouit Issouf Kaboré, gérant du parking, situé en face de l’entrée principale. Il dit être là depuis le 1er novembre dernier, mais rien que pour le business et dit n’avoir pas encore mis les pieds à l’intérieur. «Je gagne entre 5000 et 10 000 CFA par jour», ajoute un autre parkeur, Mohamed Diallo. Ces parkeurs qui se sont installés sur le «site de François Compaoré», estiment à environ 1000 le nombre de visiteurs par jour.

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