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COTE D’IVOIRE: Mission accomplie d’ADO à Paris – 6 milliards d’euros des investisseurs publics

Gros c-Ado!

Pari amplement gagné pour le gouvernement ivoirien. A Paris, la communauté des bailleurs de fonds a accepté mercredi 5 décembre de contribuer à hauteur de 6 milliards d’euros au financement du plan de développement économique de la Côte d’Ivoire.

altLe président ivoirien Alassane Ouattara, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan et 13 ministres du gouvernement avaient fait le déplacement de Paris, ces 4 et 5 décembre. Leur objectif était de convaincre la communauté financière internationale, publique ou privée, de mettre 16 milliards d’euros sur la table pour financer le plan de développement 2012-2015. Ils espéraient notamment obtenir 3 milliards d’euros des investisseurs publics. La somme engrangée est finalement 2 fois supérieure. D’où la satisfaction des dirigeants ivoiriens à la clôture de la réunion.

L’objectif affiché des autorités ivoiriennes est de faire de leur pays une puissance émergente en 2020. C’est-à-dire un pays dont les statistiques macro-économiques permettront de dire qu’il n’est plus en voie de développement. Concrètement, cela conduira la population ivoirienne à vivre avec un revenu annuel moyen de 2 000 USD.

Atteindre ces objectifs suppose un effort massif de la Côte d’Ivoire, des bailleurs de fonds et des investisseurs privés qui sont évidemment courtisés. Il faut construire des milliers de kilomètres de routes, des ponts, des échangeurs routiers, de nouveaux aéroports internationaux. Il faut aussi produire trois fois plus d’électricité pour alimenter les besoins futurs en énergie des consommateurs particuliers et industriels. Le secteur agricole ivoirien est bien sûr au centre des préoccupations. Premier producteur mondial de cacao, gros producteur de café, de noix de cajou, la Côte d’Ivoire est encore aujourd’hui un pays très agricole. Le plan de développement veut intensifier la productivité de ce secteur, développer le paysannat, énorme pourvoyeur d’emplois. Grâce à tous ces efforts, les autorités ivoiriennes espèrent réduire le chômage qui affecte actuellement une part importante de la population, spécialement, chez les jeunes et ramener en 2015 la part de la population vivant dans la pauvreté à 25% contre 50% actuellement.

Ce plan de développement 2012-2015 est la seconde phase du redécollage économique de la Côte d’Ivoire. La première aura été au mois de juin 2012 l’effacement par les bailleurs de fonds de l’essentiel de la dette extérieure ivoirienne, après que le pays ait satisfait aux exigences qui lui étaient posées et atteint le point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays très endettés (PTTE).

Comme l’a précisé le président Ouattara, en inaugurant les deux jours de ce groupe consultatif «la dette extérieure ivoirienne ne représente plus que 18% du PIB du pays». Le chef de l’Etat ivoirien ne cache d’ailleurs pas sa satisfaction face au redressement économique du pays. «La Côte d’Ivoire a réussi son décollage économique», a-t-il déclaré.

Un an et demi après son arrivée au pouvoir, l’économie ivoirienne va frôler les 9% de croissance en 2012 et dépasser les 10% ensuite. De quoi, pensent les dirigeants ivoiriens, séduire les investisseurs et conforter les bailleurs de fonds qui n’oublient pas cependant que la Côte d’Ivoire part de loin, au vu de l’état du pays à la fin de la présidence Gbagbo.

Cependant, un gros point noir obscurcit ce panorama. Lors de la séance d’ouverture de ces deux jours de réunion, tous les intervenants l’ont souligné, la question de la sécurité doit être réglée. Les attaques à main armée de l’été dernier ont souligné les risques d’instabilité, ce que les financiers détestent par-dessus tout. Le président Alassane Ouattara n’a pas occulté le problème, cherchant à rassurer ses auditeurs quand à la force des institutions ivoiriennes et au respect de l’état de droit.

En soutenant sans faille la Côte d’Ivoire et en acceptant de financer le plan de développement économique 2012-2015 à hauteur de 6 milliards d’euros, deux fois la somme attendue, les bailleurs de fonds public ont dit qu’ils avaient confiance dans l’avenir de ce pays ouest-africain. Reste à convaincre les investisseurs privés de se joindre à ce bel élan.

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