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AFFAIRE DSK: Libre mais pas innocent

Ça a été! Dominique Strauss Kahn libre! Au grand désespoir de Nafissatou Diallo et des siens.

Sans nécessairement verser dans une quelconque célébration ostentatoire de sa victoire sur la pauvre Nafi, DSK confiait tout simplement sa hâte de « retrouver sa patrie » et qu’il se serait exprimé plus longuement par la suite. Pourtant, même en l’acquittant, le procureur Cyrus Vance demeure convaincu que tout le mystère de la chambre 2806 du Sofitel de New York, n’aura pas été élucidé. Limite de la justice humaine ou impact de la puissance de l’ancien ministre français de l’économie ou du directeur général du FMI ?…

Quelque soit la réponse à cette question, elle n’arrange pas la situation actuelle de Nafissatou Diallo. En effet, pour la femme de chambre guinéenne, l’essentiel est que son agresseur est aujourd’hui libre et qu’il n’existe désormais aucune chance pour qu’un jour, sur le plan pénal, Dominique Strauss Kahn soit jugé pour ce qu’il aurait commis à son encontre.

Mais cette affaire, si elle est finie pour DSK, elle ne l’est certainement pas pour l’ensemble de ceux qui sont dévoués à la manifestation de la vérité, via des procédures à la dimension humaine. Comme cela est arrivé dans l’histoire, beaucoup croient que Dominique Strauss Kahn est ainsi libéré, sans nécessairement être innocenté des faits à lui reprochés. Habituellement, on appelle cela, un déni de justice…

Dans le cas d’espèce, le procureur Cyrus Vance Jr est le premier à reconnaître que rien ne lui permet de dire que les accusations portées contre DSK sont fausses ou non. Selon lui, vu que c’est parole contre parole, il est difficile de se déterminer sur ce qui s’est réellement passé, semble dire Cyrus Vance Jr. Si on est amené à le croire, la conclusion c’est que la justice humaine n’aura pas réussi à rendre justice. Aussi paradoxalement.

Mais pour d’autres intervenants, dans cette affaire, s’il y a eu insuffisance humaine, elle aura été comme « intentionnelle ». Cette insuffisance aurait été dictée notamment par le refus du procureur de risquer de perdre le procès. Ce qui aurait été préjudiciable à sa carrière… politique! Il pourrait cependant avoir été aidé dans sa prise de décision, par la puissance financière et relationnelle de l’accusé qu’il devait avoir en face de lui.

Il faut dire qu’aussi bien aux Etats-Unis qu’en France, l’ancien directeur général du FMI conservait un grand pouvoir de « nuisance ». C’est par excellence l’adversaire qu’il ne faut pas avoir en face si on a le moindre espoir de l’emporter. Sinon les conséquences risquent d’être monumentales. Des facteurs socio-économiques pourraient d’autant plus rendre compte de la décision que le mensonge ayant provoqué le doute et la décrédibilisation des propos de Nafissatou est, lui-même dicté par une condition sociale évidente.

 

Maimouna F.

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