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CÔTE D’IVOIRE: Il y a un an, l’arrestation de Laurent Gbagbo

Damnée année à condamner?

Cela fait un an, ce 11 avril 2012, que l’ex-Président ivoirien Laurent Gbagbo, a été arrêté, après deux semaines de guerre acharnée à Abidjan.

Une arrestation rendue possible par l’intervention des casques bleus de l’ONUCI et des militaires de l’armée française, qui ont neutralisé l’armement lourd des Forces pro-Gbagbo, en bombardant les abords de la résidence présidentielle. Une arrestation qui a mis fin à une crise postélectorale qui aura fait officiellement 3000 morts et des centaines de milliers de réfugiés et de déplacés. Retour sur les derniers moments de l’ancien président en Côte d’Ivoire et le procès qui l’attend à La Haye si les charges contre lui sont confirmées.
De ce 11 avril 2011, deux images de Laurent Gbagbo resteront. Tout d’abord celle de son arrestation, peu après 13h00. La scène se déroule à la résidence présidentielle à Cocody. Laurent Gbagbo vient d’être arrêté porte un gilet pare-balles de l’armée française et un casque lourd. Il est entouré de plusieurs chefs militaires des FRCI.

Selon l’un de ces derniers, les premiers mots de l’ex président ivoirien au moment de sa capture ont été: «Ne me tuez pas». Laurent Gbagbo pouvait en effet à juste titre craindre pour sa vie. Depuis la veille au soir, les bombardements des hélicoptères français sur la résidence transformée en bunker s’étaient considérablement intensifiés.
Dans la matinée, ce sont des troupes au sol parties de la base française de Port-Bouët qui passent à l’action. Les tirs des chars de l’opération Licorne ouvrent le chemin aux soldats pro-Ouattara. Cette intervention est décisive car depuis plusieurs jours, les FRCI n’arrivaient pas à vaincre la résistance des militaires et des miliciens fidèles à l’autre camp et la crainte de voir la bataille d’Abidjan tourner en faveur de ces derniers devenait réelle.
La deuxième image de ce jour historique pour la Côte d’Ivoire est celle de Laurent Gbagbo prisonnier à l’hôtel du Golf. A ses côtés, son épouse Simone, qui vient d’échapper à un lynchage dans le hall, est terrorisée; son fils Michel, torse nu, a le visage tuméfié. Laurent Gbagbo lui apparaît résigné. Sa chute est consommée. Pour l’ancien président ivoirien un nouveau combat commence, celui devant la justice internationale.
Détenu dans un premier temps à Korogho, dans le nord de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo a depuis été transféré à la Cour Pénale Internationale (CPI) à la Haye, où il attend l’audience de confirmation des charges qui pourrait (si les charges sont confirmées) ouvrir la voie à son procès.
Sa prochaine bataille, c’est le 18 juin prochain, à la CPI, l’audience qui permettra aux juges de dire si le dossier du procureur est assez solide pour organiser un procès de Laurent Gbagbo.
Laurent Gbagbo est soupçonné par la Cour d’être le co-auteur indirect de crimes contre l’humanité commis par ses forces à Abidjan et dans l’ouest du pays pendant la crise post-électorale : meurtres, viols et violences sexuelles, actes de persécutions, et autres actes inhumains.
Et, tandis que le procureur peaufine son dossier, Laurent Gbagbo prépare sa défense. Son avocat Me Altit dit lui rendre visite tous les jours. Il souligne déjà que la qualité de «co-auteur indirect de crimes» nécessite de rassembler un certain niveau de preuves.
A la prison de Scheveningen, Laurent Gbagbo a accès à un ordinateur, à la télévision, à une bibliothèque. D’après son entourage, il suit de près l’actualité en Côte d’Ivoire et dans le monde. Mais il passe surtout beaucoup de temps à lire, notamment des ouvrages historiques. Rien d’étonnant pour cet ancien professeur d’histoire. Sur sa table de chevet, entre autres ouvrages, les mémoires de Charles De Gaulle, et celle de Churchill.

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