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COTE D’IVOIRE – FRANCE: Meurtre de Firmin Mahé – Des soldats français de la Licorne au box des accusés

La licorne a passé la borne?

L’affaire des 4 militaires français accusés du meurtre du jeune ivoirien de 29 ans tué en 2005, Firmin Mahé, devrait connaître son épilogue. Les mis en cause dont un colonel de la force Licorne en Côte d’Ivoire, comparaissent ce mardi 27 novembre devant la Cour d’assise de Paris.

altQuatre militaires français – dont un colonel – de la force Licorne, en Côte d’Ivoire, comparaîtront devant la cour d’assises de Paris, à partir de ce mardi 27 novembre, pour le meurtre, en 2005, de Firmin Mahé. Jeune ivoirien de 29 ans, Firmin Mahé avait été étouffé avec un sac en plastique dans un véhicule blindé français. Pour les militaires français, c’était un «coupeur de route», un criminel attaquant les voyageurs. Mais pour les proches de Mahé, il y a eu erreur sur la personne.

Quatre militaires, dont le colonel Eric Burgaud, sont renvoyés aux assises par un juge du tribunal aux armées de Paris. Le général Henri Poncet, commandant de la force Licorne, mis en examen pour «complicité d’homicide volontaire» a, en revanche, bénéficié d’un non-lieu, conformément aux réquisitions du parquet.

Dans cette affaire embarrassante pour l’armée française, ils sont accusés d’avoir tué, le 13 mai 2005, Firmin Mahé. A l’époque, en pleine guerre civile ivoirienne, la force Licorne décide de mettre fin aux agissements de «coupeurs de route». Firmin Mahé a été considéré comme étant l’un d’eux – un chef de bande de sinistre réputation – dans l’ouest du pays.

Au cours d’un accrochage avec les soldats français, Firmin Mahé est blessé à la jambe, puis il est embarqué dans un blindé léger de l’opération Licorne, dans le nord de la Côte d’Ivoire, où les troupes françaises étaient stationnées depuis 2002 dans le cadre d’un mandat de l’ONU.

Lors du trajet, l’un des trois militaires présents dans le blindé – l’adjudant-chef Guy Raugel – étouffe le jeune ivoirien en emprisonnant sa tête dans un sac plastique. Il a reconnu les faits, expliquant avoir agi sur ordre de son chef, le colonel Burgaud, inculpé lui aussi. Celui-ci assure, de son côté, avoir relayé un ordre implicite de son supérieur, le général Poncet.

Au début de l’enquête, le général Poncet avait été mis en examen pour complicité d’homicide volontaire. Le colonel Burgaud avait en effet affirmé avoir reçu de lui «un ordre pas clair dont l’interprétation était très claire», selon son avocat, Alexis Gublin. «Roulez doucement, vous me comprenez (…). Cela signifiait que la solution idéale était qu’il décède en route», avait déclaré le colonel Burgaud, durant l’enquête. Le général Poncet a toujours nié avoir donné un tel ordre et bénéficié d’un non-lieu.

Bien qu’il ne conteste pas les faits, le colonel Burgaud regrette cependant avoir été abandonné par ses supérieurs, ainsi que le souligne son avocat, Alexis Gublin: «Il se sent personnellement responsable en ce qu’il n’a pas eu la force morale de s’opposer à son supérieur hiérarchique, le général Poncet», a-t-il déclaré.

Les proches de Firmin Mahé ont, quant à eux, toujours clamé qu’il y avait eu erreur sur la personne ; que leur parent avait payé pour un homonyme et qu’il n’était pas un bandit. En 2005, il avait fallu attendre plusieurs mois pour que Paris rende public ce crime et sanctionne les militaires concernés.

Dans le courant de cette semaine, dix parties civiles sont attendues à la cour d’assises. Elles sont censées comparaître à partir de mercredi 28 septembre, mais leur avocat craint leur absence pour des raisons financières. Joint par RFI, Maître Fabien Ndoumou, Avocat des parties civiles, demande donc un petit coup de pouce à l’Etat ivoirien: «Les familles n’ont pas la possibilité de payer leurs passeports et leurs visas».

 

L’arrêt est attendu le 7 décembre.

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