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COTE D’IVOIRE: Djédjé Mady – «Bédié ne peut pas être candidat» à la présidence du PDCI

Session d’une succession sans concession?

Le prochain congrès du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), aura lieu du 3 au 5 octobre 2013. Il s’annonce animé. La bataille pour la tête du parti houphouëtiste est lancée. Les ambitieux ont déjà la présidentielle de 2015 en ligne de mire.

altL’actuel chef de file, Henri Konan Bédié, sera candidat, bien qu’il dépasse la limite d’âge fixée, semble-t-il, dans les statuts du parti. Face à lui, il trouvera notamment Alphonse Djédjé Mady. L’actuel secrétaire général du PDCI s’est officiellement déclaré candidat à la présidence du parti.

 Au cours de la conférence de presse que vous avez animée il y a quelques jours, vous avez indiqué que le président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié, n’était pas éligible pour un nouveau mandat à la tête du parti. Quels sont les arguments qui vous permettent de dire cela?

Ce sont des textes qui me permettent de dire cela. A la mort du président Félix Houphouët-Boigny, les textes du PDCI ne comportaient pas, dans les conditions d’éligibilité du président du PDCI, la clause d’âge. Celle-ci a été introduite par le président Bédié lui-même, transposant, dans les statuts du PDCI, l’article 35 de la Constitution de la Côte d’Ivoire et fixant, en ce qui concerne l’âge, un minimum de 40 ans et un maximum de 75 ans. Le président Bédié est âgé de 79 ans. Donc, selon les dispositions des statuts, le président Bédié ne peut pas être candidat.

On nous dira que les textes peuvent être modifiés. C’est vrai. Mais les textes ne peuvent être modifiés que par le congrès. Et même si on modifiait les textes, ils doivent être déposés à la fin du congrès au ministère de l’Intérieur qui ne peut se prononcer que dans les trois mois. Donc, le président Bédié a fortiori ne peut pas être candidat.

Et pourtant Henri Konan Bédié a annoncé qu’il était candidat à sa succession. Est-ce que ça veut dire qu’il viole les textes du parti?

C’est l’évidence. Ceux qui travaillent avec lui, lui ont fait comprendre que les textes pouvaient être modifiés et être appliqués immédiatement. C’est peut-être une nouvelle lecture. Je veux bien croire que c’est cela parce que j’ai dit que le président Bédié est l’un des mieux placés pour savoir ce que c’est, le respect des règles établies.

Si le président Bédié ne peut pas être candidat à sa propre succession, comment est-ce que vous voyez son rôle politique à l’avenir?

Au niveau du PDCI-RDA, tout le monde est d’avis que le président Bédié peut être une référence. Il peut être un président d’honneur. Le président de la République François Hollande le considère en tant qu’aîné, il le consulte. Il échange avec lui. A plus forte raison, les cadres du PDCI pourrait avoir recours à son expérience pour essayer de le consulter.

Président d’honneur tout de même, c’est une voie de garage?

Tous ceux qui ne sont pas président d’un parti ne sont pas tous au garage. Si pour servir le pays, il faut être président… et le seul militant du PDCI, tout seul, alors ? Ne pas être président ne veut pas dire qu’on est au garage.

Vous avez déclaré au cours de votre conférence de presse: «Le parti doit aller sur le terrain avec son premier responsable pour la remobilisation des militants». Est-ce que cela veut dire que ces derniers temps, le premier responsable du parti s’était coupé du terrain, coupé de la base?

Ce que je veux dire, c’est un programme d’action que je dessine de cette façon. Il y a des signes de recul sur le terrain pour ce parti qui a été un parti unique, qui est présent sur toute l’étendue du territoire. Il y a des circonscriptions où il ne peut pas présenter des candidats, c’est un signe de recul. Il faut que le président à venir prenne son bâton de pèlerin et aille partout en Côte d’Ivoire à la rencontre des militants pour les remobiliser.

Plus que l’actuel président du PDCI ne le faisait?

Absolument.

Vous avez expliqué aux confrères ivoiriens, lors de votre conférence de presse, comment on était en train de vous mettre à l’écart des préparatifs du 12è congrès du parti, ce qui est assez surprenant puisque vous êtes le secrétaire général du PDCI. Qui cherche à vous mettre à l’écart? Et pour quelle raison?

C’est par la décision du président Bédié que cela arrive, puisque c’est lui qui a mis un comité d’organisation du congrès qui n’avait pas été approuvé par le bureau politique. C’est la décision du président du parti. Il n’y a personne d’autre.

Le président Bédié cherche à vous mettre à l’écart de l’organisation du congrès?

Je ne suis pas dans l’organisation du congrès et je ne cherche pas à y être. Il y a un comité d’organisation du congrès dans lequel je ne suis pas. Est-ce que vous savez qu’au conclave qui a eu lieu le 17 août dernier à Yamoussoukro, j’avais un badge d’invité spécial ? Le secrétaire général d’un parti qui va dans une telle instance et qui a un badge d’invité spécial ? Est-ce que vous trouvez ça normal ? Et tout cela est en dehors des dispositions des statuts en vigueur.

Pourquoi est-ce le président Bédié chercherait à vous mettre à l’écart de l’organisation de ce congrès?

Lui seul le sait, moi je ne le sais pas.

Vous dites : il nous faut aller à un congrès d’où doit sortir un PDCI uni. Vous êtes le quatrième candidat à la présidence, après Kouassi Yao, Kouadio Konan Bertin et le président Bédié. Est-ce que, plutôt que de sortir uni de ce congrès, le PDCI ne risque pas au contraire l’implosion?

C’est un signe de liberté démocratique qu’il y ait des candidats et ça ne doit pas être un signe d’implosion d’un parti. Le PDCI a 67 ans. Si à 67 ans, il ne peut pas tout simplement bien gérer les simples candidatures, alors il y a de quoi plaindre l’Afrique vraiment définitivement. On devrait pouvoir gérer la diversité des candidatures. On n’est pas candidat contre quelqu’un, on est candidat pour proposer ses services. Je suis candidat. Je ne suis pas candidat contre quelqu’un. Je suis candidat pour servir mon parti et, à travers mon parti, servir mon pays.

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