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COTE D’IVOIRE: Après les législatives, on dit quoi?

Cela fait un mois que les législatives censées compléter l’armature institutionnelle ivoirienne ont eu lieu.
En attendant le dernier mot du Conseil constitutionnel, des batailles impératives et cruciales s’imposent au président Alassane Dramane Ouattara (ADO).

Construction et reconstruction du pays: les Ivoiriens vivent depuis des lustres sur les acquis d’Houphouet-Boigny, lesquelles réalisations ont subi les outrages du temps. Ils veulent maintenant une autre révolution économique et un bien-être ici et maintenant.
■  Sécurisation du territoire: les récents événements de Vavoua et de Sikensi (où un 4ème Burkinabè a été tué le 9 janvier) et la situation à l’intérieur du pays sont autant de piqûres de rappel que l’insécurité est loin d’être résiduelle.
■  La bataille pour la pérennité du pouvoir: l’attelage ADO-Soro tient mais tôt ou tard chacun devra assumer ses ambitions.

Disons-le tout net, si Abidjan est relativement sécurisé, les défis ne restent pas moins immenses à l’intérieur du pays. Si fait que le petit caillou dans le soulier d’ADO reste sans conteste la question de l’insécurité qui, depuis les malheureux événements de Vavoua, hypothèque les avancées de la Commission vérité, dialogue, réconciliation, que conduit l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny.

En attendant la tenue des assises de la défense et de la sécurité, des mesures urgentes ont été prises:

● création fin décembre 2010 de la police militaire, dirigée par le comzone Zakaria Koné;

● création d’un fonds spécial pour le rachat des armes en circulation;

● mise en place d’un corps de réservistes;

● tournée du ministre de la Défense dans les casernes pour remonter le moral de la troupe;

● construction de 9 camps militaires pour «ceinturer» le pays.

Derrière le défi sécuritaire, se profile derechef la question de l’avenir politique du tandem ADO-Soro. Les épousailles de raison tiennent la route pour l’heure, mais qu’en sera-t-il dans l’avenir, notamment quand l’enfant de Férékéssedougou quittera la Primature?

Selon ADO, l’homme fort des ex-forces nouvelles sera reconduit comme Premier ministre après ces législatives. Mais il faudra bien que le président élu respecte un jour le pacte RDR/PDCI, qui veut que le poste de Premier ministre revienne au second.
L’idéal voudrait que Guillaume Soro monte au perchoir, mais il n’a pas les 40 ans requis par la loi (il les aura en mai prochain) pour y accéder. Mais à supposer qu’il y accède le moment venu, conservera-t-il la même autorité sur les comzones?
Les scénarii prévoieraient qu’il quitte la Primature tout en restant à la Défense ; ou encore qu’il se mette en réserve pour la république à l’extérieur en attendant son heure, c’est-à-dire après un probable second mandat d’ADO, pour assouvir les ambitions présidentielles qu’on lui prête.

Quoiqu’il en soit, la question centrale aujourd’hui demeure celle-ci : comment obtenir une armée homogène et républicaine selon l’Accord de Ouaga avec un Soro en retrait ?
Certains estiment d’ailleurs que sachant ce rôle capital qui lui incombe, le Premier ministre se hâte lentement d’agir dans ce sens, attendant de voir venir.

Il y a également certains jeunes loups aux dents bien longues du PDCI et du RDR (en attendant la fusion ?) qui se sentent eux aussi investis d’un destin national et qui font entendre des voix discordantes. Par exemple, d’aucuns n’hésitent pas à accuser tonton Bédié d’avoir sabordé le PDCI dans le RHDP et réclament un congrès fissa.

En résumé, après les législatives, il semble que de la réunification de l’armée et de la survie du couple ADO – Soro dépend en grande partie l’avenir du pays.

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