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CONGO BRAZZAVILLE: L’opposition dans la rue contre le référendum à Brazzaville

Sassou, «Sassouffit!» 

Le dimanche 25 octobre 2015, les Congolais se rendront aux urnes pour se prononcer sur le projet de révision constitutionnelle décidé par le président Denis Sassou Nguesso. A quelques jours de la date fatidique, le climat est de plus en plus délétère entre pro et anti-référendum. Ces derniers voient en cette consultation électorale une manœuvre du chef de l’Etat, Denis Sassou Nguesso, pour modifier la loi fondamentale afin de se représenter à l’issue de son mandat en 2016. 

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La campagne électorale inhérente au référendum ouverte le 9 octobre 2015, se déroule dans un contexte tendu qui laisse augurer des lendemains incertains au regard des crispations observées dans les deux camps. Lors d’un meeting organisé, le samedi 17 octobre à Pointe-Noire, la deuxième ville du pays, par les anti-référendum, 4 à 13 personnes (selon les sources) auraient été blessées par un policier ayant fait usage de son arme. 

En voulant quitter Pointe-Noire pour d’autres meetings à Dolisie et Brazzaville, les opposants du Front Républicain pour le Respect de l’Ordre Constitutionnel et l’Alternance Démocratique (FROCAD) et de l’Initiative pour la Démocratie au Congo (IDC), ont été retenus pendant de longues heures par les forces de l’ordre au péage de la ville. 

Si les autorités congolaises ont fini par privilégier la voie de la raison, force est de reconnaître que ce type de situation couve des risques d’escalades sanglantes. C’est d’ailleurs, à juste titre, que le commissaire général du Comité de suivi pour la paix et la reconstruction du Congo, Marius Mouambenga, a tiré la sonnette d’alarme en ces termes: «Conscient de ce que notre classe politique demeure responsable des malheurs de notre peuple, le Comité de suivi de la convention pour la paix et la reconstruction du Congo exhorte cette dernière à prémunir le Congo, invite toutes les filles et tous les fils du Congo à préserver la paix, à pratiquer la solidarité et à œuvrer pour l’unité nationale». 

Un avertissement qui tombe à coup sûr dans l’oreille d’un sourd, puisqu’en dépit des tentatives de modification de constitutions avortées dans d’autres Etats africains, Sassou Nguesso semble déterminé à mener à bon port son funeste projet. L’expérience du printemps arabe qui a balayé les régimes de Ben Ali en Tunisie et d’Hosni Moubarak en Egypte en 2011 ne suscite en lui aucun éveil de conscience, tant sa volonté de s’accrocher à son fauteuil, après 30 ans de règne, est immuable.

Un entêtement déconcertant qui rappelle à tous celui d’un certain Blaise Compaoré. L’ex-«homme fort» du Burkina Faso a été, en effet, chassé du pouvoir pour avoir voulu tripatouiller la Constitution de son pays. Faut-il définitivement désespérer du Congo Brazzaville, et partant de l’Afrique tout entière? Assurément pas! La seule réponse qui vaille face à cette race d’hommes qui se croient exceptionnels, c’est le courage et la détermination sans faille des peuples à asseoir les bases d’une véritable démocratie. En la matière, le cas du «pays des Hommes intègres» fait école. L’insurrection populaire d’octobre 2014 et le putsch avorté de septembre 2015 resteront gravés dans les annales de l’histoire de la démocratie africaine.

Une certitude demeure: quand les peuples se départissent de leur peur, aucun tyran ne peut leur résister. C’est pourquoi seuls ceux qui se laisseront dorer leurs fers par des pseudo-démocrates continueront de vivre dans l’imposture et l’humiliation la plus abjecte. Des lueurs d’espoir pointent à l’horizon à travers le continent. On y voit naître, de plus en plus, une conscience citoyenne responsable, soucieuse de la bonne marche du jeu démocratique. L’on ose espérer qu’avec cette «génération consciente», les Africains diront enfin à leurs roitelets qui se parent d’oripeaux démocratiques que plus rien ne sera comme avant: «Sassouffit!». La jeunesse consciente congolaise est-elle en train de s’engager dans cette dynamique? Wait and see!

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