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CENTRAFRIQUE: Où va ce bateau ivre?

Centrafr…hic?

Les choses vont de mal en pis en Centrafrique. Bangui la coquette s’est subitement muée en Bangui la machette. En effet, on revoit ces images effarantes de jeunes Centrafricains excédés, couteaux aux flancs, qui se promènent dans les rues de la capitale, prêts à en découdre avec l’ennemi.

altA observer de très près la situation en RCA, on se croirait dans une jungle où les plus forts imposent leur loi aux plus faibles ; si fait que l’on a l’impression d’être désormais dans un avion sans pilote qui, bravant les zones de turbulences, risque à tour moment de s’écraser sur les cimes d’une montagne. Pour tout dire, entre les dérives dictatoriales de l’ex-président François Bozizé et l’incurie du président Michel Djotodia, le peuple centrafricain ne sait plus à quel saint -pardon- à quel démon se vouer.

Car, tout se passe comme s’il est impossible pour ce peuple de vaincre le signe indien. Et à chaque changement de régime, il a l’impression d’être tombé de Charybde en Scylla, tant la situation ne fait qu’empirer. Située au cœur de l’Afrique, la RCA, de par son passé et son présent, concentre en elle seule tous les maux dont souffrent les pays du continent. On aura tout essayé, le pays a du mal à se retrouver. Il ressemble à ce malade grabataire à qui on apporte des soins conséquents mais qui, chaque jour qui passe, présente des signes peu rassurants. Car, jusque-là , on savait que c’étaient les chrétiens et les musulmans qui s’attaquaient par le truchement des milices armées que sont la Séléka et les anti-balaka. Mais les événements ont pris une nouvelle tournure avec la montée soudaine de la xénophobie à Bangui, la capitale centrafricaine.

Ils sont nombreux les ressortissants étrangers, des Tchadiens notamment, qui ont été pris pour cible le week-end écoulé, et qui ont vu leurs biens pillés et leurs domiciles saccagés. Le ressentiment que certains Centrafricains éprouvaient pour les soldats tchadiens de la MISCA, a fini par irradier vers les ressortissants tchadiens vivant à Bangui, qui, par cars et camions entiers, ont commencé à regagner leur pays d’origine. Oh que diantre ! Où va la Centrafrique ?

 

Même la France qui croyait être partie en promenade de santé à Bangui, à travers l’opération Sangaris, se rend finalement à l’évidence qu’elle est dans un écheveau inextricable d’où il serait difficile de se sortir.

Et il y a fort à parier qu’à allure où vont les choses, non seulement le pari des échéances électorales très prochaines ne sera pas tenu, mais aussi que le pays court un risque de sécession. Toute chose d’ailleurs que le président de la transition, Michel Djotodia, ne voit pas d’un mauvais œil, lui dont le porte-parole déclarait, il y a peu, que la solution à la crise actuelle se trouvait dans la partition du pays en Nord musulman et Sud chrétien.

En tout cas, quand dans un pays même les autorités religieuses, qui constituent l’ultime recours face à toute situation difficile, se montrent impuissantes, c’est peu de dire qu’il y a péril en la demeure. La Centrafrique est un bateau ivre qui tangue vers des horizons inconnus. Et tant que l’ancien président François Bozizé restera en liberté, la RCA ne retrouvera pas la paix. Car, l’homme, depuis son lieu d’exil jusque-là tenu secret, continuera de déstabiliser le pays, histoire de renverser la situation en sa faveur. Il faut donc attaquer le mal par la racine Bozizé.

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