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CENTRAFRIQUE: La rébellion de la Seleka n’exclut plus de rentrer dans Bangui

Après Sibut, Bangui le but?

Alors que le président de l’Union Africaine (UA), le Béninois Thomas Yayi Boni était à Bangui, dimanche 30 décembre, les rebelles de la Seleka qui viennent d’investir Sibut au Nord, n’excluent plus de rentrer dans la capitale centrafricaine. De son côté, le gouvernement dénonce le double langage des rebelles. Ainsi, le ministre de l’Administration du territoire, Josué Binoua, soutient que la rébellion invente des prétextes pour poursuivre ses offensives. Un nouveau renfort de 180 militaires français vient d’arriver sur place.

altLe chef de l’Etat béninois, Thomas Yayi Boni, président en exercice de l’Union africaine, est arrivé en fin de matinée à Bangui, où régnait une vive tension, pour tenter de trouver une issue négociée à la crise centrafricaine. L’émissaire béninois arrive à un moment où les deux camps semblent plutôt décidés à en découdre.

Selon l’opposition, des partisans du président centrafricain, François Bozizé, et des soldats de la Garde présidentielle procèderaient à des rafles. Principales cibles: des Banguissois appartenant à la communauté Goula, celle-là même qui forme l’ossature des troupes de la Seleka, la rébellion armée, qui, elle, exige désormais – ni plus ni moins – le départ de Bozizé, au pouvoir depuis 2003.

Le rapport des forces, sur le terrain, est, il est vrai, à l’avantage de la Seleka. Si le pouvoir contrôle encore la capitale et l’axe routier qui y conduit en provenance du Nord, la majeure partie du territoire est désormais aux mains de la coalition rebelle, dont le porte-parole international, Eric Neris Massi, alterne, avec une égale maîtrise, la rhétorique diplomatique et le discours de guerre.

Positionnés à quelques kilomètres de «Bangui la coquette», les combattants de la Seleka paraissent plus motivés et, jusque-là, plus disciplinés que leurs adversaires qui battent en retraite et délaissent leurs positions devant la fulgurante avancée de l’ennemi. Par ailleurs, aussi bien dans le ton que dans les actes, la rébellion, condamnée à ses débuts, début décembre, semble bénéficier, à défaut d’un soutien public de la communauté internationale, de la neutralité bienveillante d’une partie des pays de la principale organisation régionale, la CEEAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale).

Dans ces conditions, la marge de manoeuvre de Yayi Boni paraît ténue. Dès sa descente d’avion, il a eu un huis-clos avec son homologue centrafricain dans les salons d’honneur de l’aéroport international Mpoko, sécurisé par les troupes françaises. Il s’est également entretenu avec des diplomates et devait faire une déclaration à la presse avant de retourner à Cotonou. Aucune rencontre n’était prévue avec les responsables de la Seleka, positionnée à Sibut, encore moins avec l’opposition démocratique.

Les rebelles sont positionnés à Sibut, à 160 kilomètres au nord de Bangui. La force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC) et les troupes gouvernementales sont repliées sur le même axe routier à Damara, à 65 km de la capitale. Damara est le dernier verrou stratégique sur la route de Bangui. Le commandant de la FOMAC, le général Jean-Félix Agaka, a déclaré que ses forces ne reculeraient plus, et qu’elles répliqueraient à toute offensive rebelle. La rébellion Seleka s’*tait engagée de son côté à observer une trêve, le 30 décembre, mais la situation est très évolutive en République centrafricaine.

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