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CECILE KYENGE: « Je suis noire et fière de l’être! », affirme la ministre italo-congolaise.

Interaction pour l’intégration!

Le ministre de l’Intégration: «Il faut abattre les murs, se connaître, se parler et de trouver un espace partagé. Dans le pays et dans le gouvernement. La réforme de la nationalité? Il ya des gens qui ont grandi ici en Italie et qui ne sont ni italiens ni étrangers »

alt« Je ne suis pas de couleur, je suis noire, et je le dis avec fierté. Et je suis italo-congolaise. J’appartiens à deux cultures, deux pays qui sont en de moi et je ne pourrais être complètement italienne ou complètement congolaise. Cela justifie ma double identité, celas justifie ce que je porte avec moi« .

C’est ainsi que le ministre de l’Intégration Cécile Kyenge a entamé la conférence de presse de présentation de son mandat. Car utiliser « des termes et modes justes» pour parler des «nombreuses gens qui font partie de ce pays renforce notre identité. »

Kyenge rappelé son parcours au sein du Parti Démocrate (PD): «Avec Livia turc et le Forum de l’Immigration, nous avons essayé de porter dans le parti des questions concernant l’intégration et de l’immigration. Avec une approche qui va vers des politiques d’accueil et ne pas penser à l’immigration seulement en termes de sécurité« .

Puis l’associationnisme, « toujours au côté des gens dans plusieurs places, en Italie et à l’étranger, où les gens demandaient de l’aide et demandaient à être entendus« 

Le ministre est ophtalmologue, profession qu’elle a exercé pendant de nombreuses années: «C’est seulement face aux difficultés que j’ai compris que ceux qui ont la possibilité et la capacité de mettre au service des autres leurs compétences, doivent le faire. Cela a renforcé en moi l’idée de faire de la politique, d’être au milieu des gens pour mieux traduire un projet politique « .

Kyenge déclare vouloir transformer son Ministère de l’Intégration en Ministère de l’Interaction. « L’interaction est l’objectif le plus ambitieux, même si cela effraie. Quand, en Emilia Romagna, ma terre, il y a eu le tremblement de terre, les murs sont tombés et nous avons forcément du nous mêler; ça a été dur mais, à partir de là, on a compris que si nous voulons une nouvelle cohésion sociale, une nouvelle forme de coexistence, nous devons commencer par apprendre à connaitre les autres peuples, les autres cultures, qui habite la porte à côté de nous et repartir ensemble« .

Un discours qui concerne l’Italie, mais aussi le gouvernement auquel elle appartient, avec ses nombreuses âmes diversifiées. « C’est un défi. Nous devons apprendre à tracer un terrain partagé, avec un langage qui n’offense pas le prochain pour donner des réponses aux urgences et aux priorités du pays: la crise économique, les nouvelles formes de pauvreté, le travail. Si nous voulons relancer le pays chacun de nous doit être capable de comprendre que nous faisons partie d’une équipe« .

Et à propos des attaques racistes qu’elle asubies, ces jours-ci? « L’Italie n’est pas un pays raciste, elle a une tradition d’accueil. On parle de racisme parce que la connaissance de l’autre augmente ainsi la méfiance et la discrimination, alors que l’immigration est une richesse, la diversité est une ressource. Peu importe ma réponse à ces attaques, mais les nombreuses réponses qui sont venues des institutions et de la société civile. Elles démontrent qu’il existe pas seulement cette Italie-là, pas seulement ceux qui crie plus fort, mais il y a une autre Italie et c’est sur celle-là que je pose mon attention« .

Les pouvoirs de son ministère n’a pas encore été définis (il y a surement la Coopération internationale), mais ce sera certainement « un ministère transversal qui travaillera avec plusieurs autres ministères, comme ceux de l’Intérieur, du Travail ou de l’Education, parce que l’intégration commence sur les bancs d’école. L’intégration et les diversités doivent entrer dans tous les secteurs, dans les institutions, dans l’administration publique et dans la vie quotidienne. L’intégration doit disposer de lignes directrices et de mon ministère doit faire un changement culturel».

Kyenge, avant la ligne d’arrivée, regarde le chemin à faire, même au sein du gouvernement. «Le changement vient quand tous sont responsabilisés et on change d’approche sur certaines questions. Peut-être que les réponses arriveront quand je ne serai plus ministre, mais entre-temps, nous aurons créé une mentalité ouverte d’intégration et d’interaction. Interaction non seulement avec les immigrés, mais avec tous les citoyens. Tous prêts à une nouvelle approche pour l’accueil et dans la conscience que ce pays est métissé. C’est là l’Italie vers laquelle nous devons marcher« . 

Un test important ce sera la réforme de la nationalité. «Je fais partie d’une équipe, et l’Afrique m’a appris que, parfois, on peut changer les choses sans hurler, recherchant le partage, changeant de langage. Il faut surtout se référer à la vie quotidienne, qui nous apprend que nous avons des gens qui sont nés et grandissent en Italie et sentent de n’etre ni italiens, ni d’appartenir au pays de leurs parents. Je cherche uniquement des réponses à la façon dont se présente actuellement la société« .

Le ministre n’oublie certes pas les autres urgences de l’immigration, comme celle des Centres d’Identification et d’Expulsion (CIE). «Nous devons trouver des réponses qui ne concernent pas seulement l’Italie, qui vont au-delà des frontières, commencer à traiter les politiques de l’immigration au niveau européen, car une réponse isolée n’a aucun poids, les réponses doivent se trouver en groupe. Et dans ce groupe, il est important d’apporter sa propre expérience et sa ferme position afin d’apporter des réponses à ces situations d’urgence également. Elles sont nombreuses et difficiles les thèmes et les choses qui m’ont accompagnée durant ces années. Mais une chose est claire pour moi: la personne avant tout».

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