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CAN 2015: Malabo, c’est quand même mieux que Doha!

Africains, jouez africain! 

L’annonce officielle de cela a été faite le vendredi 14 novembre 2014, à l’issue d’un entretien entre le président Obiang Nguéma et le patron de la Confédération Africaine de Football (CAF). Heureux dénouement, toutes proportions gardées, d’un match serré qui se jouait depuis d’interminables semaines entre les instances dirigeantes du sport-roi continental et le Maroc qui devait initialement organiser la fête bisannuelle du ballon rond. 

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Mais en raison des risques liés à l’épidémie d’Ebola, qui a, à ce jour, fait quelque 5.000 morts notamment en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia, le royaume chérifien avait demandé le report de la compétition (prévue du 17 janvier au 8 février) à juin, le temps que les clignotants de la peste rouge passent au vert. Ce à quoi la CAF n’a jamais voulu se résoudre. Pour des raisons à la fois de calendrier, de principe, de marketing et de finances.

On peut comprendre les préoccupations chérifiennes, qui sont certes sanitaires (le bien-être des populations avant tout) mais aussi et peut-être avant tout économiques, même si on n’ose pas l’avouer; les sujets de sa Majesté Mohamed VI ne voulant pas prendre le risque de mettre en péril leur industrie touristique alors que, mise à part l’image, la CAN ne fera pas pleuvoir une pluie de dirhams sur le royaume.

Il n’empêche, nombreux sont ceux qui se demandent si la fièvre hémorragique n’est pas un alibi tout trouvé par Rabat pour se défausser de ses responsabilités. Les plus suspicieux ne sont même pas loin d’y voir une forme d’attitude antinègre, dans la mesure où, pendant qu’ils demandaient le report de la CAN, les Marocains maintenaient le 11e Mondial des clubs, programmé du 10 au 20 décembre 2014 (1).

Et que dire de la RAM qui continue de desservir les pays subsahariens, en l’occurrence la très suspectée Afrique de l’Ouest? Et puis, report pour report, qui nous dit que si nouvelles dates il devait y avoir, il n’y aurait pas eu un autre cas de force majeure qui aurait pu empêcher la tenue du tournoi?

N’ayant donc pas voulu se plier à ses obligations contractuelles, le Maroc s’expose à des sanctions aussi bien pécuniaires que sportives telle la suspension des Lions de l’Atlas pour une durée déterminée. Mais la peur d’Ebola vaut bien quelques sacrifices.

La page marocaine définitivement tournée et la CAF ayant fait la passe à Malabo, reste maintenant à mettre les bouchées doubles pour réussir l’organisation en un temps record, et prier tous les dieux du football pour que le virus filaire ne s’invite pas sur le terrain, auquel cas le Maroc aurait eu raison de se méfier de ses négrillons.

On le sait, si le monarque qui règne sur le football africain depuis 1987 s’est finalement tourné vers la Guinée équatoriale, c’est moins pour les beaux yeux d’Obiang que pour une raison bien simple: ayant co-organisé l’édition 2012 avec le Gabon, le pays dispose d’infrastructures sportives et hôtelières encore en parfait état de marcheet répondant aux normes requises pour un tel rendez-vous. Qu’importe si l’autocrate de Malabo n’est pas politiquement fréquentable au point que, même quand il s’est piqué de financer l’attribution d’un prix par l’UNESCO pour la recherche en sciences de la vie, nombreux furent ceux qui poussèrent des cris d’orfraie en rejetant cette distinction marquée du sceau de l’autocratie et des biens mal acquis.

Mais s’il fallait toujours un président politiquement correct pour être l’hôte de la CAN, il y a bien d’éditions qui n’auraient pas dû ou pu se tenir. Tant qu’à faire du reste, même si c’est un dictateur c’est notre dictateur, et on préfère encore la Guinée équatoriale au Qatar où il était entre-temps question de délocaliser le tournoi. Cet émirat pétrolier qui fait flèche de tout bois pour exister sur la scène internationale et qui n’en aurait pas demandé tant.

Mais non seulement ce petit Etat aux grands moyens n’est pas en Afrique jusqu’à preuve du contraire, mais, fort de sa puissance financière, il se permet tout et n’importe quoi, de la corruption généralisée pour obtenir l’organisation de la coupe du monde 2022 à la subversion de nos Etats fragiles par le soutien qu’il accorde aux groupuscules salafistes (parfois sous couvert d’humanitaire et d’aide au développement), en passant par la réduction en esclavage des travailleurs immigrés, notamment africains, qui ont eu le malheur d’y aller à la recherche de lendemains meilleurs.

Vivement donc Malabo 2015 qui remettra en jeu le Nzalang Nacional, qui avait été disqualifiée en juin 2014 pour «l’utilisation d’un joueur non réglementaire» et qui prend pour ainsi dire une petite revanche sur la CAF.

Note :

(1) Cette compétition mettra aux prises: le Real de Madrid (Espagne), le CA San Lorenzo (Argentine), le CD Cruz Azul (Mexique), l’ES Sétif (Algérie), le Western Sydney Wonderers (Australie), l’Auckland City FC (Nouvelle Zélande) et le MA Tétouan (Maroc).

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