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CAMEROUN: L’énergie en mode renouvelable

L’autre énergie possible!

Les nouvelles sources d’électricité font davantage leur percée dans les villages.

altLe Cameroun, qui a ratifié, le 28 aout 2002, le Protocole de Kyoto (ayant pour objectif de réduire de 5%, entre 2008 et 2012, les émissions de gaz à effet de serre: dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d’azote), a amorcé des projets de lois visant à promouvoir des sources d’énergie autres que l’hydroélectricité (provenant des flux d’eaux naturels-barrages) que distribue essentiellement l’entreprise Aes/Sonel.

En août 2009, le ministre de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique (Minimidt) d’alors, Badel Ndanga Ndinga, relevait un paradoxe camerounais: «Doté du deuxième potentiel hydroélectrique en Afrique, avec 294 terrawatts-heure (ou 294 milliards de kilowatt-heure-kwh. Ndlr), après la République démocratique du Congo (Rdc), le Cameroun en exploite moins de 3%». Il rappelait d’ailleurs que la société Alucam est le plus gros consommateur d’électricité du pays, soit près de 40% de l’énergie produite par Aes/Sonel.

La solution urgente pour résorber les besoins énergétiques des Camerounais demeure donc, de fait, la création de nouvelles sources d’énergie. La prise de conscience gouvernementale a été concrétisée en décembre 2011, avec la promulgation de la loi sur la libéralisation du secteur de l’électricité. Une disposition qui vient épauler l’Agence d’électrification rurale (Aer), chargée de promouvoir l’électrification dans les zones non urbaines.

Créée le 24 décembre 1998, l’Aer est placée sous la tutelle technique des ministères de l’Eau et de l’Energie (Minee) et des Finances (Minfi). La loi de décembre 2011 susmentionnée a réjoui les associations de défense des consommateurs, mais aussi les potentiels entrepreneurs du secteur des énergies renouvelables. Des entreprises ont ainsi officiellement vu le jour, proposant pour la plupart des services dans le secteur de l’énergie solaire. Aussi, d’autres pans des énergies renouvelables sont-ils non ou sous exploités localement. Il s’agit de l’énergie éolienne (produite par le vent), de l’énergie de biomasse (transformation du bois ou ses dérivés), de l’énergie géothermique (produite par la chaleur accumulée au sous-sol), du biogaz (provenant du méthane des ordures domestiques) et de l’énergie marémotrice (produite par les vents marins). Manifestement, dans un contexte où le concept d’énergies renouvelables reste un champ peu connu, les opérateurs préfèrent dans un premier temps faire un focus sur l’énergie solaire.

La sensibilisation sur les rayons salvateurs de l’énergie solaire s’est d’ailleurs accrue depuis deux ans. Des organisations non gouvernementales(Ongs) sillonnent les villages et autres zones non électrifiées, pour informer les populations sur le processus d’installation des panneaux solaires. C’est l’un des leitmotivs du Centre pour l’environnement et le développement (Ced). Cette Ong, créée en 1994, conduit depuis 2010 un volet énergies renouvelables.

«Ce projet vise la vulgarisation des nouvelles sources d’énergie, notamment la biomasse à travers la confection des foyers techniques à haute efficacité, l’énergie solaire à travers les installations des panneaux solaires. Quant à la vulgarisation du biogaz, le projet est en phase d’expérimentation», explique Régis Priso, le responsable du projet énergies renouvelables. Parmi les contrées bénéficiaires des stratégies de sensibilisation, on compte pour l’heure les zones reculées des régions de l’Est, du Centre et de l’Extrême-Nord.

En juillet 2011, les pygmées de Kwoamb, dans l’arrondissement d’Abong-Mbang (région de l’Est) bénéficiaient par exemple d’une formation en énergie solaire à l’initiative de Aiwo-Can avec le soutien technique du Ced et de l’Ong internationale Greenpeace. En zone urbaine, où Aes/Sonel se taille la part du lion en offre énergétique, les autres énergies renouvelables peinent à faire leur percée.

«Certains visitent notre showroom pour satisfaire leur curiosité, mais ils se rebiffent surtout lorsqu’on évoque l’aspect financier», constate Sylvie Mbida, du groupe Nkah à Yaoundé, spécialisé dans la vente et l’installation du matériel solaire (chargeur, ampoules, panneaux, etc.).

En effet, opter pour l’énergie solaire (avec des panneaux photovoltaïques) c’est bien, car le consommateur se voit de suite déchargé des factures d’électricité. Mais supporter les coûts d’installation et d’achat du matériel relève d’une autre paire de manches. Les charges financières sont dans l’ordre du demi-million, au moins, suivant la structure bénéficiaire. Il faut aussi jouer avec la maintenance des appareils, qui n’est pas toujours à la portée du premier technicien venu. Mais, selon des témoignages, pour que la lumière soit, le jeu en vaut la chandelle.

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