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BURKINA FASO: Le parti présidentiel (CDP) et ses alliés créent le «Front Républicain»

Front contre l’affront?

Une coalition de partis politiques, conduite par le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), a annoncé la création d’un «Front républicain» pour «défendre et promouvoir les valeurs républicaines du Burkina Faso».

alt«Nous reconnaissant dans la nécessité patriotique d’un dialogue constructif et d’un compromis dynamique en appui aux institutions républicaines existantes, nous nous engageons, aujourd’hui 23 janvier 2014, de façon libre et solennelle, dans un cadre, dénommé Front républicain, qui se veut être un regroupement de partis politiques de la majorité et de l’opposition ». A entendre le porte-parole Michel Ouédraogo, membre du CDO (Congrès pour la Démocratie et le Progrès), le « Front républicain » est animé par une instance d’orientation, l’assemblée générale, les dirigeants des partis membres, une coordination nationale et une instance exécutive de 14 membres qui se veut être opérationnelle.

Selon les signataires, le front s’est doté d’un règlement de fonctionnement « souple et rigoureux » qui garantit la liberté des partis et formations politiques membres.

«Ensemble, les partis de la majorité et de l’opposition, signataires du document constitutif du Front républicain, se donneront les moyens politiques et démocratiques, de réaliser le but et les objectifs convenus, afin de garantir à notre pays et à notre peuple, la quiétude et la réalisation de ses aspirations légitimes dans le respect des institutions et des différences d’opinions», a déclaré Michel Ouédraogo. A l’étape actuelle, le front compterait une quarantaine de partis et d’autres formations auraient annoncé leur adhésion.

De l’avis des signataires, le front a pour objectifs, entre autres, de défendre et de promouvoir les valeurs républicaines et la paix, de participer à la mise en œuvre des réformes consensuelles, et de contribuer à l’approfondissement de la démocratie au Burkina Faso, à la promotion du dialogue et de la concertation entre les différents acteurs. A la question des journalistes de savoir si c’était un parti politique, le secrétaire exécutif du CDP, parti majoritaire, Assimi Kouanda, a indiqué: «C’est un front et non un parti politique. A l’intérieur du front, a précisé M. Kouanda, chaque parti conserve sa pleine liberté».

Au cours de la conférence de presse, les questions concernant la mise en place du Sénat et de la modification de l’article 37 de la Constitution sont revenues sur la table. Sur celles-ci, les partis signataires ont préféré ne pas s’exprimer clairement.

«Je pense qu’il ne faut pas devancer l’iguane dans l’eau. La République a des valeurs et celles-ci doivent être préservées. Nous disons qu’il faut nous mettre dans une dynamique de concertation, au lieu de nous éloigner davantage, chaque jour, les uns des autres», a dit Toussaint Abel Coulibaly, le président du parti de l’Union pour la République (UPR), pour lequel  le front a pour objectif, de «rapprocher les uns et les autres pour construire le Burkina Faso».

Parmi les ténors du «Front républicain», on peut citer Hermann Yaméogo, de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD), le ministre Diemdioda Dicko, de la Convergence des forces démocratiques (CFD), le ministre Alain Zoubga, de L’Autre Burkina/PSR, Maxime Kaboré, du Parti indépendant du Burkina (PIB) et Ram Ouédraogo, du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF).

Les créateurs du Front républicain, qui rassemble des partis satellites du parti au pouvoir, affirment ne pas s’être constitués pour obtenir la modification de l’article 37 de la Constitution. Sa mise en place montre cependant que l’idée d’un référendum sur la révision de la Constitution gagne du terrain au sein du parti au pouvoir.

Selon un cadre du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), la création du Front républicain a pour but de montrer «la volonté de dialogue» et «l’esprit d’ouverture» du parti au pouvoir, dans le but de trouver un compromis sur les sujets d’intérêt national. « Nous souhaitons nous asseoir pour discuter », souligne-t-il.

Le CDP, tout comme les autres membres du Front républicain, soutient l’idée d’un référendum pour réviser la Constitution. «Ceux qui ont marché disent que le peuple est contre la modification de l’article 37. Pourquoi refuseraient-ils que ce même peuple s’exprime?», s’interroge-t-il.

«C’est au nom du peuple que nous gouvernons, et c’est toujours au nom du même peuple que d’autres s’opposent, alors laissons le peuple décider», renchérit Assimi Kouanda, secrétaire exécutif national du CDP.

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Selon un analyste politique, les responsables du CDP ont toujours été animés par l’idée d’un référendum. «Le CDP a toujours été pour le référendum. Et ce Front ne sert qu’à préparer cela. C’est un ballon d’essai», fait savoir l’analyste.

Les membres du Front Républicain animeront des conférences, meetings, campagne de sensibilisation afin de donner leur position sur le Sénat et l’article 37 de la Constitution.

 

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