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« Besoin de vivre » (Bisogno di vivere), le livre du regretté frère camerounais Justin Wandja

Cette œuvre primaire de Justin Wandja, pionnier de l’intégration de la diaspora africaine en Italie, est une des premières réalisations littéraires significatives d »un africain en Italie. « Besoin de vivre » est un petit recueil de poésies, né de l’envie d’écrire les émotions vécues, durant son parcours migratoire, dans la société interethnique italienne.  

 « BESOIN DE VIVRE » (La préface

Chez Justin, la mémoire est un lieu de refuge pour prendre une bouffée d’air, une source de force quand la vie te pousse à l’extrême sans répit.
Cette Afrique à jamais perdue «où on entend la civilisation tonner au loin / La civilisation dévaster la vie / La civilisation favoriser la prolifération des vautours et la disparition des populations. / Mais aussi cette Afrique où «danser avec Oko’o »,  près d’un feu, à la fête du village», était très agréable, où grimper sur un prunier, vu comme un ami en chair et en os, te faisait ‘toucher’ tes propres pensées, où la pauvreté se mélangeait à la joie.
Et puis les saveurs, les odeurs, les couchers de soleil et ce ciel si bas et si proche … et puis la fuite pour échapper à un sort prédestiné vers la « civilisation ».

Lui, le fils, a débarqué à Rome: «lieu saint, habité par des gens inimaginables / ville éternelle qui apparait dans l’esprit / comme le dernier recours de l’espoir / et qui au contraire « cèle dans le secret des cruautés   inimaginables / qui lorgne avec méfiance / voleur d’emploi, porteur de maladie et de crimes».  
Au contraire, notre homme retrouve sa force, reprend à respirer à nouveau, rencontre l’amour: «à côté de moi, se trouve une perle, un trésor / qui attire mes sens, mes pensées / dans nos habits de mariés / pour te renouveler et te confirmer l’amour que j’ai pour toi».

Et notre homme va encore plus loin, il étudie, s’insère, essaie divers emplois et ne se sent plus étranger mais, dans son âme, demeure toujours cette ‘maladie’ appelée « mal d’Afrique » et qui le ramène sans cesse aux racines que, têtu comme il est, il s’obstine à ne pas vouloir éliminer, et timidement il commence à écrire dans une langue difficile qui ne lui appartient pas, de laquelle cependant il prend possession jusqu’à arriver, avec engagement, à s’exprimer dans un italien très correct.
Ceci et beaucoup encore dans les splendides poésies de Justin Wandja, à moi la tâche de n’avoir été qu’une occasionnelle dispensatrice de mots. 

Anna Maria Chio

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