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ANGOLA: Le président Dos Santos face au suffrage universel pour la première fois

Dos Santos se lustre pour un autre lustre?

L’Angola a voté, vendredi 31 août, pour la troisième fois depuis l’indépendance du pays, en 1975. Cette fois-ci, pour des élections générales qui donneront, au final, un président. Depuis la modification de la Constitution, en 2010, les élections présidentielle et législatives ont été remplacées par des élections générales à l’issue desquelles, le chef du parti vainqueur devient automatiquement président de la République. Le président sortant, José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis plus de 30 ans et candidat du parti au pouvoir, le MPLA, est le grand favori du scrutin.

Cela fait tout juste 10 ans que les Angolais sont sortis de plusieurs décennies de guerre. Le pays a d’abord été colonisé par le Portugal et la guerre coloniale a duré de 1961 à 1975, année de l’indépendance. Trois mouvements de guérilla s’opposaient déjà: le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) du président Agostinho Neto, l’Union pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita) et le Front national de libération de l’Angola (FNLA). La guerre civile, après l’indépendance, s’est poursuivie entre les deux principaux mouvements de libération du pays: le MPLA et l’Unita. Elle aura duré près de 30 ans et pris fin en 2002, avec la mort du chef historique de l’Unita, Jonas Savimbi.

L’Angola a connu ainsi, de 1975 à 2002, l’une des guerres civiles les plus violentes du continent africain. Un million de personnes auraient été tuées au cours de ce conflit qui opposa le MPLA, parti marxiste, au pouvoir – appuyé par l’URSS et Cuba – et l’Unita, soutenue par les Etats-Unis et le régime d’apartheid de l’Afrique du Sud.

Le MPLA est au pouvoir depuis 1975 et José Eduardo dos Santos dirige le parti et le pays depuis 1979, date de la mort du premier président angolais, Agostinho Neto. Il a alors été a investi chef de l’Etat, par le MPLA, dont il prend la présidence.

Le régime se veut démocratique. En 1991, le multipartisme est adopté et figure dans la Constitution qui prévoit également la séparation des pouvoirs ainsi que les droits fondamentaux. Cependant et dans la pratique, le pays est sous le contrôle d’un seul et unique parti – le MPLA – et de son président, le chef d’Etat.

Aux élections législatives de 2008, le MPLA conforte son pouvoir après avoir remporté 81% des suffrages contre 10% pour l’Unita. Deux ans plus tard, en 2010, le Parlement a adopté une nouvelle Constitution où les élections présidentielle et législatives ont été remplacées par des élections générales. A l’issue de celles-ci, le chef du parti vainqueur, aux législatives, devient président.

A la tête de l’Angola depuis bientôt 33 ans, le président dos Santos détient un record de longévité sur le continent, sans jamais avoir été élu au suffrage universel. En effet, l’élection présidentielle, dont le premier tour s’est tenu en 2009, a finalement été suspendue car l’Unita avait déploré des fraudes.

Donné favori pour ces élections générales, José Eduardo dos Santos, âgé de 70 ans, en cas de victoire du MPLA, sera automatiquement reconduit à la présidence.

En dix ans, l’Angola a connu un spectaculaire boom économique. Avec ses 2,5 millions de barils par jour en 2012, le pays est devenu le deuxième producteur africain de brut. Outre le pétrole, l’Angola compte aussi sur ses diamants (quatrième producteur mondial en valeur), le fer, le gaz et l’uranium. En juillet 2012, le Fonds monétaire international (FMI) a prévu une forte reprise de l’économie, avec un taux de croissance de 6,8% cette année, contre 3,9 en 2011.

Néanmoins, cette impressionnante croissance économique du pays est loin d’avoir profité à tous. Près de la moitié de la population vit toujours dans la pauvreté et le manque d’infrastructures s’avère toujours aussi important. Aux yeux de certains économistes, cette anomalie s’explique par une mauvaise gestion des finances publiques et un manque de transparence budgétaire. Des travers que certains économistes expliquent également par une hégémonie du MPLA à la tête du pays.

Pour répondre notamment aux attentes sociales, le MPLA a précisément fait campagne autour du slogan « croître davantage et mieux distribuer » en promettant ainsi un meilleur partage des richesses.

 

 

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