in

AFROFESTIBULLES: 9ème art – Premier festival de la BD africaine en France

 

Bédéistes africains en vitrine!

Le festival est organisé par le Congolais Alix Fuilu, auteur de bandes dessinées, éditeur et responsable de l’association Afrobulles. Prévu du 15 au 16 mars dans la marie de Tourcoing au Nord de la France, ce festival de BD africaine est une première.

Mais la concrétisatialton du projet a pris du temps. «Je l’avais en tête depuis 2002. Ce n’était pas gagné d’avance. Même les éditeurs que j’ai contactés à l’époque étaient réticents. Ils ne pensaient pas que ce type de BD, avec des personnages africains, trouverait son public. Cela m’a découragé. C’était la douche froide», a fait savoir Alix Fuilu, qui cependant a pu trouver des partenaires et une stratégie qui lui ont permis d’organiser le festival.

«À l’origine, les auteurs étaient trop peu nombreux. Nous étions deux, avec Serge Diantantu. Il aurait fallu faire venir des auteurs d’Afrique. J’ai contacté les centres culturels français et les ambassades pour organiser une sorte de concours, sur le thème du sida. C’est là que j’ai pu dénicher les oiseaux rares», a indiqué l’initiateur d’Afrobulles.

Une vingtaine d’auteurs de France et de Belgique vont prendre part au festival. Farid Boudjellal, auteur de «Juif arabe» et «Mémée d’Arménie», est l’invité d’honneur du festival. Ce dernier sera rythmé par des expositions, des dédicaces, des animations ainsi que des conférences et des débats sur des thèmes comme «La BD africaine en Europe, influence et rôle» et «Femme, mère et auteure de BD« .

Pour Alix Fuili, l’originalité de la BD africaine se trouve dans le fait qu’elle est «une BD qui parle de la vie de tous les jours en Afrique, qui n’a rien à voir avec celle de « Tintin au Congo« ». Pour l’organisateur du festival, la BD africaine a beaucoup progressé.

«La plupart des auteurs qui publient chez Albin Michel, Bayard, Delcourt… ont commencé chez Afrobulles. Des éditeurs me contactent, ce qui était inimaginable il y a 10 ans. Ils commencent à reconnaître mon travail, j’en suis fier. On voit que les choses changent».

Artiste engagé

Formé à l’Académie des Beaux Arts à Kinshasa, Alix Fuilu est arrivé en France en 1988, après s’être spécialisé en BD à Bruxelles dans la commune de Saint-Gilles. Après une formation classique à l’ERSEP de Tourcoing, il lance en 1994 le premier atelier de la région à Tourcoing, pour former les jeunes à la BD qui attirent des jeunes de nombreuses villes de la région. À travers Afrobulles, il souhaite promouvoir la BD africaine et de parler de cette culture.

La Maison d’édition compte une vingtaine d’auteurs issus du Congo, du Mali, du Gabon, de la Centrafrique, de la Côte d’Ivoire ainsi que du Maghreb. Une grande partie de ces créateurs habite en Afrique. Dans leurs albums, ces auteurs racontent l’Afrique d’aujourd’hui, avec des rues, des voitures, des gratte-ciels qui ont remplacé les cases. Plusieurs thèmes sont abordés dans les albums collectifs d’Afro bulles, notamment celui du sida.

Durant plusieurs années, Alix Fuilu a collaboré avec divers organismes publics, en France et en Belgique, pour des projets pédagogiques de BD sur la sécurité routière, la prévention des jeunes contre le sida et les drogues. Il prépare actuellement une BD sur les tirailleurs sénégalais dont la sortie devrait intervenir en juillet 2014.

«Depuis que je suis arrivé en France, je suis victime de situations racistes. Cela m’a choqué, révolté à certains moments. Sur le moment, on a envie de porter plainte, et on laisse couler. J’ai lu l’histoire de ces soldats africains venus combattre aux côtés de la France. On les dit Sénégalais, mais il y avait des Malgaches, des Maliens, des Congolais… qu’on recrutait et qui partaient du Sénégal. J’ai subi tout cela alors que des Africains sont venus libérer ce pays! Mais quand on parle des alliés, on pense aux Américains, aux Canadiens, aux Australiens… Je suis un artiste engagé, et je veux dénoncer cette injustice-là», a fait savoir l’initiateur du festival de la BD africaine.

LIBYE: Le remède « révolution libyenne » pire que la maladie « Kadhafi »?

CAN 2015: Faute d’argent, le Malawi se retire des éliminatoires