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AFRO FICTION: Revaloriser l’image des Noirs dans le cinéma – Entretien exclusif avec Matthieu Jubely

Afro Fiction est un collectif d’Afro-français qui fédère des professionnels du cinéma. Ils agissent pour identifier et révéler des talents, développer des compétences, agrandir le réseau qu’ils ont créé et valoriser des projets portés par la communauté afro descendante. Le collectif travaille à une rééducation visuelle nécessaire, le but étant de s’élever. La fiction a le pouvoir d’être un miroir de la réalité mais également une proposition de ce qu’elle pourrait être. Elle a la responsabilité d’offrir artistiquement, des points de vue différents sur le monde passé, actuel et futur. Or le constat encore aujourd’hui, est que cette fiction française qu’on aime tant, peine à illustrer le pluralisme culturel et entretient de nombreux clichés. Cela, par méconnaissance et par manque de diversité de points de vue dans la création. C’est dans ce contexte peu évolutif qu’à été créé le « COLLECTIF AFRO FICTION ». Son ambition est de permettre aux Afro descendants de s’unir pour créer du contenu cinématographique et audiovisuel dans lesquels ils seraient représentés dans des rôles de qualité avec plus de nuance et de propositions. a volonté du collectif basé en France est d’aller à contre courant d’un système étant encore trop souvent frileux à soutenir des œuvres trop colorées.

Africa Nouvelles: Parlons-en justement du cinéma français? Quelle différence voyez vous entre la représentation des noirs aux USA et en France?

Matthieu Jubely:  La différence est dans les rôles donnés aux noirs et métisses, donc dans l’écriture des scénarios. La différence est dans le nombre de représentants et dans le lobbying manquant en France. A la base dans le cinéma français la prise de risque est bannie. Donc comment miser sur une communauté qui ne se déplace pas au cinéma et qui ne se voit pas représentée? Je ne souhaite pas une loi sur les quotas, je pense qu’on doit s’imposer de la façon la plus simple: créer nos contenus vu par nous en incitant notre communauté à se déplacer dans les salles.

Africa Nouvelles: Afro Fiction veut favoriser les afro-descendants dans le cinéma, ces mêmes noirs sont-ils de grands consommateurs de cinéma en général?

Matthieu Jubely: Non, justement ils ne le sont pas. Ils commencent à le devenir avec les générations des années 80 à 2000 mais ils ne se déplacent pas encore en TGV mais plutôt en TER…   

 

 

Africa Nouvelles: Que pensez-vous des films «Bande de filles»«Chocolat»?

Matthieu Jubely:  J’ai les ai vus justement pour une critique et avoir un point de vue mais pas en salle. Je n’ai pas aimé «Bande de filles» car le point de vue de la réalisatrice, je ne le comprends pas comme pour «Detroit» de Catherine Bigelow. Je n’ai pas aimé la réalisation. Je ne vois pas où elle a voulu en venir… Qu’on m’explique! 

«Chocolat »… C’est basé sur une histoire vraie donc j’ai regardé le film d’une autre façon. Déjà la réalisation de Roschdy Zem est bonne et je pense qu’il est plus proche de la communauté que la réalisatrice de «Bande de filles» tout comme Jean-François Richet l’est aussi. C’est important, pour écrire, il faut connaitre même s’imprégner. En revanche je pense comme beaucoup de personnalités Afro; il faut raconter les histoires des héros noirs, des inventeurs noirs, des rois et reines d’Afrique etc. Car les pitres, les voyous etc oui, il y en a eu et il y en a toujours mais ça c’est dans chaque communauté, sauf que concernant les noirs on ne les voit pas sur grand écran.

Africa Nouvelles: Pouvez-vous citer un film qui a changé les mentalités et contredit cette tendance à croire que parce que l’on vient de banlieue, on est voué à l’échec.

Matthieu Jubely: Je n’en vois pas… Il faudrait étendre la recherche à l’Europe où en Angleterre avec la série (et pas un film)  «Black Mirror» on trouve des rôles pour tous et qui ne sont pas dans ces cases bien définies que la France chérie tant… Donc nous savons que nous se sommes pas dans l’échec ni voué à l’échec, mais il faut le montrer.

Africa Nouvelles: Comment inscrivez-vous votre démarche de rééducation visuelle nécessaire et positive auprès des plus jeunes, pouvez-vous nous citer des actions concrètes?

Matthieu Jubely: Alors je commence par dire : faites des dons à Afro Fiction! Car la rééducation visuelle ne peut pas se faire sans entraide. Le film «Malcolm X» de Spike Lee ne se serait jamais fait sans entraide! Nos actions ont besoin de finances car dans la fiction il faut de l’argent. Ce sont des phrases qu’il faut dire et entendre pour comprendre.  

Nous fédérons par des « Rencontres Network » pendant lesquelles, échanges, partage et création de réseau se font. Nous poussons à la créativité, à la performance et au challenge dans cette synergie qu’apporte le concours de films «Les Chronofilms». Nous souhaitons transmettre théorie et pratique lors des « Masterclass » que nous organisons et la principale action est la création de fictions, qu’elle se fasse avec le pôle « GUERIAZ » ou avec des projets qui s’inscrivent dans la production plus classique. Voici en quelques lignes les actions concrètes d’Afro Fiction. Nous sommes pour le moment une association qui a un an d’activité, nous voyons grand pour le futur.

http://afro-fiction.fr/

Binta Sagna

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