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AFRIQUE SUBSAHARIENNE: Le FMI prévoit une croissance de 5,1 % en 2014!

L’Afrique… croît et y croit! 

En prélude aux Assemblées annuelles du FMI (Fonds Monétaire International) et de la Banque Mondiale (BM), prévues à Washington Dc du 10 au 12 octobre, les Perspectives de l’économie mondiale ont été publiées. L’Afrique subsaharienne fait mieux que le reste du monde: sa croissance est attendue à 5,1 en 2014 et 5,8 en 2015. 

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La croissance mondiale est demeurée « décevante », avec un rythme de la reprise variant selon les pays, mais l’Afrique subsaharienne tire son épingle du jeu, selon les Perspectives de l’économie mondiale, rapport publié par le Fonds monétaire international (Fmi), à Washington Dc. Avec une croissance mondiale attendue encore à 3,3 % (soit une révision à la baisse de 0,4 point) avant de monter à 3,8 % en 2015, la région subsaharienne espère dépasser cette moyenne en réalisant 5,1 % cette année et 5,8 % en 2015.

Une prévision qui est largement inférieure à celle de 2014, mais supérieure légèrement à celle de 2015. Pendant ce temps, la croissance dans les pays avancés est attendue à 1,8 % en 2014 et 2,3 % en 2015. Les pays émergents se contenteront d’une croissance plus faible, avec 4,4 % en 2014.

Une croissance vigoureuse 

Commentant les chiffres du rapport, Olivier Blanchard, conseiller économique au Fmi, regrette qu’«on ne parle pas souvent de la performance des pays en développement à faible revenu qui ont fait de bons résultats en dépit de la baisse des prix des matières premières». Selon le rapport, l’activité a continué à progresser rapidement «grâce à la bonne orientation de la demande extérieure et à la forte hausse de l’investissement public et privé».

En fait, dans beaucoup de nos pays, l’activité économique continuera à être soutenue par les projets d’infrastructures, le développement des capacités productives, le dynamisme du secteur des services, un redressement du secteur agricole ou une conjonction de tous ces facteurs, explique le rapport.

Avec des perspectives qui semblent encore favorables dans la plupart des pays subsahariens, la croissance devrait donc rester vigoureuse, comme prévu dans l’édition d’avril dernier des Perspectives de l’économie mondiale pour la période 2014-2015. Mais les perspectives varient d’un pays subsaharien à un autre. Toutefois, des périls demeurent, et le plus préoccupant est le virus Ebola qui sévit dans quelques pays d’Afrique de l’Ouest (lire ailleurs). Dans des pays comme l’Afrique du Sud, il faudra s’attendre encore à une faible reprise en 2015 (s’il y a un rapprochement entre employeurs et travailleurs).

Selon le Fmi, pour la majorité de nos pays, la priorité reste d’avoir une croissance forte, à même de créer des emplois, et solidaire, tout en préservant l’équilibre macroéconomique. L’Afrique subsaharienne a enregistré une croissance dynamique en 2013, avec un rythme de 5,1 %, l’activité est jugée solide au 1er semestre de 2014.

A l’origine de ces performances, il y a la demande interne, avec l’essor des investissements et de la consommation privée (surtout dans les pays à faible revenu). En effet, l’effort d’investissement a profité à des secteurs comme les infrastructures, les mines et la production d’énergie dans la plupart des pays. Il faut aussi noter que les exportations des pays de la région sont restées fortes, de même qu’il y a eu un redressement de la production agricole.

Certaines économies (Nigéria, Ghana) se sont diversifiées, mieux qu’on ne le pensait auparavant. Par exemple, le Pib nominal de 2013 du Nigéria a été révisé à la hausse de plus de 80 %, propulsant comme l’économie la plus importante de la région. La détente des conditions financières ayant soutenu la croissance depuis avril 2014, a fait beaucoup de biens aux économies de plusieurs pays. Ainsi, certains parmi eux comme le Sénégal ont pu solliciter davantage les marchés de capitaux, d’où les récentes émissions d’obligations d’Etat sur le marché de l’eurodollar ayant connu des souscriptions importantes.

Ebola aura des effets économiques dramatiques s’il n’est pas stoppé 

L’actualité africaine est largement dominée par le virus Ebola qui sévit toujours dans quelques pays de l’Ouest du continent (principalement Guinée, Libéria et Sierra Leone). Comme il fallait s’y attendre, le virus s’est invité dans les Perspectives de l’économie mondiale, rapport publié par le FMI, à quelques jours des assemblées annuelles qu’il organise conjointement avec la Banque Mondiale, dans la capitale américaine.

Le rapport sur les Perspectives de l’économie mondiale avertit: «si l’épidémie du virus Ebola se prolongeait ou s’étendait à d’autres pays, elle aurait des effets dramatiques sur l’activité économique de l’Afrique de l’Ouest». Evidemment, la maladie est l’un des principaux facteurs de risques internes pour la région subsaharienne qui réalise jusqu’ici des performances économiques enviables au moment où la reprise de l’activité mondiale est jugée « décevante ».

Selon Olivier Blanchard, conseiller économique au FMI, «l’Afrique subsaharienne continuera à connaître une croissance rapide en 2014 et aussi en 2015. Mais, outre l’effet humanitaire, Ebola a un impact négatif sur des pays comme la Sierra Leone, le Libéria et la Guinée. Les effets se font sentir». Selon M. Blanchard, le Fmi est venu en aide à ces pays avec une enveloppe de 1,13 milliard USD. 

L’insécurité, un ralentissement en Chine, marches financiers…  

Des facteurs de risques pour l’Afrique 

En dehors de l’épidémie Ebola, l’Afrique subsaharienne pourrait être confrontée à plusieurs autres risques internes. La situation sécuritaire délicate dans plusieurs parties du continent (Centrafrique, Soudan du Sud) pourrait peser négativement sur l’activité économique de l’Afrique subsaharienne.

Par ailleurs, du fait d’une hausse des dépenses courantes, la situation budgétaire de certains pays se détériore. Le principal risque externe demeure lié aux liens croissants de l’Afrique subsaharienne avec le reste du monde, ce qui rend la région plus vulnérable aux chocs réels et financiers.

Selon les Perspectives de l’économie mondiale, «une inversion soudaine de la compression des primes de risque et de la volatilité sur les marchés financiers internationaux pourrait durement toucher les pays d’Afrique subsaharienne qui se financent sur les marchés extérieurs».

Aussi, un ralentissement de la croissance dans les pays émergents, comme la Chine, pourrait peser lourd pour l’ensemble de la région, principalement pour les pays dépendant des exportations de matières premières.

Cependant, une envolée des prix du pétrole serait profitable aux exportateurs de pétrole, mais se ferait durement ressentir par les importateurs de ce produit énergétique, dans la mesure où plusieurs de ces pays souffrent déjà du coût élevé de l’électricité produite par des centrales au fioul pour la plupart.

Le défi de la création d’emplois 

Le grand défi de l’Afrique subsaharienne, c’est d’avoir une croissance susceptible de créer des emplois et de renforcer la solidarité. Pour y parvenir, le FMI incite la région à privilégier, dans la politique économique, les mesures de nature à soutenir la croissance, notamment en mobilisant davantage de recettes publiques internes, en favorisant les indispensables investissement en infrastructures et en améliorant le climat des affaires. 

Cependant, il faudra aussi avoir un œil sur les contraintes macroéconomiques, ne pas trop recourir à des flux de capitaux volatils et prévenir une dégradation permanente des finances publiques. Les pays confrontés à des déséquilibres macroéconomiques devraient procéder à un ajustement tout en évitant les conséquences défavorables sur les pauvres et les catégories vulnérables.

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