Zoom sur Zuma!
Un tableau représentant Jacob Zuma, le président sud-africain, avec son sexe en évidence, fait polémique.
Directement inspiré d’une célèbre affiche soviétique de Lénine, héros de la révolution de 1917, dont il reprend les couleurs, «The Spear» (La lance) est la pièce centrale de l’exposition du plasticien sud-africain Brett Murray, présentée à Johannesburg. Le Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, dont Zuma est le chef, exige que l’oeuvre soit décrochée.
«The Spear» est la pièce centrale de l’exposition du plasticien sud-africain Brett Murray présentée jusqu’au 16 juin par la Goodman Gallery, une galerie privée de Johannesburg.
Une soixantaine d’oeuvres y figurent et la plupart détournent des symboles de l’ANC, le parti qui a libéré le pays de l’apartheid, en jouant avec les canons du réalisme socialiste.
L’exposition intitulée «Salut au voleur», est une allusion aux affaires de corruption qui minent le pouvoir. Mais c’est surtout le tableau de Zuma qui crée le débat. Le tableau fait directement référence à la vie sexuelle débridée du président Zuma, qui a actuellement 4 femmes et 21 enfants, certains nés hors mariage.
Sur le tableau, on peut voir Zuma se tenant debout dans une position héroïque, à la manière de Lénine. Mais son pantalon est baissé et ses parties génitales exposées.
Un portrait dégoutant et inapproprié selon l’ANC. Le parti présidentiel a demandé le retrait immédiat de l’oeuvre, mais aussi de toutes ses reproductions, notamment sur les sites de plusieurs médias sud africains.
Pour l’instant, ce canevas en acrylique rouge et noir de l’artiste Brett Murray est toujours exposé dans une galerie de Johannesburg. La Goodman Gallery a catégoriquement refusé de décrocher la toile, arguant que ce serait de la censure.
L’ANC a donc demandé à ses avocats de saisir les tribunaux. La présidence sud-africaine a aussi réagi en disant reconnaitre le droit à la liberté d’expression, mais qu’il ne s’agit en aucun cas de violer la dignité et les droits des autres.
Brett Murray, l’auteur du tableau controversé n’a pas voulu faire de commentaire, mais son oeuvre a déjà été vendue à un collectionneur allemand pour 12 900 euros.
