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TUNISIE: Social Business – Muhammad Yunus: «Chaque être humain porte un réservoir de capacités»

Social c’est spécial! 

« Le social business » est un concept qui fait primer l’objectif social sur celui personnel et financier. Une entreprise sociale a, en effet, une vocation principalement sociale; toutefois, comme toute entreprise normale, ses coûts sont couverts par les revenus qu’elle génère.

altAujourd’hui, les problèmes de pauvreté et de chômage touchent un grand nombre de pays dans le monde. Face à des gouvernements qui ne peuvent plus assurer la création d’emplois et de richesses, le «social business» se présente comme une alternative idéale pour assurer un développement inclusif et un accès équitable de toutes les classes sociales au travail.

En Tunisie aussi, les problèmes de chômage et de pauvreté sont de plus en plus ressentis et pèsent, lourdement, sur l’économie du pays.

YSB (Yunus Social Business) a lancé, en collaboration avec le département du développement humain de la Banque africaine de développement (OSDH), «le Mouvement Holistique de Social Business», (MSHB), en Afrique. Un programme lancé en 2012 et qui prévoit la mise en oeuvre de projets pilotes en Tunisie, au Togo et en Ouganda.

C’est en marge de la conférence nationale sur le social business, que le programme Mshb a été lancé en Tunisie. La conférence, qui a eu lieu dans les locaux de l’IHEC à Carthage, a brassé un grand nombre d’entrepreneurs et d’acteurs de la scène économique.

Invité de la conférence, le professeur Muhammad Yunus, lauréat du prix Nobel de la paix, a exposé le principe du « Social Business » et attiré l’attention sur la nécessité de faciliter l’accès de toutes les catégories sociales à l’emploi et au financement nécessaire pour la création de projets.

C’est à ce propos qu’il qualifie d’insensé le fait que le système bancaire classique persiste à ne prêter qu’à ceux qui ont déjà de l’argent, alors que des millions de personnes sans ressources et sans emplois en sont exclues. Il pense, de son côté, qu’il faudra revoir le système établi et repenser le système de crédit.

Il note, dans ce même ordre d’idées, qu’il est possible de repenser l’investissement en pensant à créer des projets qui auront un maximum d’impacts sociaux, au lieu de penser uniquement au profit financier.

Le conférencier relève que, bien que l’idée d’investir sans avoir de profits risque de choquer les investisseurs potentiels, elle peut, toutefois, être défendue et adoptée par certains. Il s’agit, notamment, d’entrepreneurs qui veulent aider les catégories défavorisées et qui ,au lieu de faire des dons, peuvent investir dans la création d’entreprises sociales.

Selon lui, l’entreprise sociale est une solution pour anéantir de grands problèmes dans le monde, notamment de pauvreté et de chômage, d’autant plus qu’on dispose des moyens technologiques et humains pour le faire.

M.Yunus défend l’idée selon laquelle chaque être humain est un réservoir de capacités qu’il «s’agit d’explorer et de laisser vivre».

Slim Khlabous, directeur de l’IHEC, a attiré l’attention sur l’importance de l’entrepreunariat social, et a annoncé que l’Institut a récemment lancé, en collaboration avec Orange Tunisie, une chaire scientifique sur la «responsabilité sociétale de l’entreprise». Une chaire d’enseignement et de recherche qui facilitera l’implication de cet opérateur dans les différents programmes de l’Institut portant sur le management et l’innovation responsables ou l’entrepreunariat social.

De son côté, M.Donald Kaberuka, président de la BAD a souligné que la question du développement inclusif est au centre des priorités de la Banque. Il a, en outre, félicité l’initiative de M.Yunus qui a pu grâce au microcrédit, accompagner des millions de personnes qui n’avaient pas accès aux sources de financement traditionnels pour avoir leurs propres projets.

Il a, par ailleurs, souligné que le continent africain se prête parfaitement au développement de l’économie sociale, notant à ce propos que le nombre de personnes y vivant au dessous du seuil de pauvreté est passé de 100 millions à 160 millions, en seulement 6 ans.

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