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TUNISIE: Nouveau gouvernement Larayedh – Peu de changement et beaucoup d’enjeux

Unis à Tunis!

Fin du suspense en Tunisie. Après 2 semaines de consultations, le Premier ministre tunisien Ali Larayedh a dévoilé son gouvernement. Comme prévu, cette équipe comporte des indépendants aux postes clés, et toujours des ténors du parti islamiste au pouvoir. Le Premier ministre n’a pas réussi à faire d’autres alliances avec des partis extérieurs à la troïka.

altA bien des égards le nouveau gouvernement ressemble beaucoup à l’ancien. La plupart des ministres issus de l’équipe sortante sont reconduits, et la coalition entre islamistes et leurs deux alliés de centre gauche est identique. Malgré ses efforts, Ali Larayedh nouveau Premier ministre, a échoué à élargir cette alliance à d’autres partis que le CPR du président Moncef Marzouki, et Ettakatol.

Mais Ennahda a tenu promesse: son influence est réduite dans une équipe au sein de laquelle les 4 portefeuilles régaliens vont à des indépendants peu connus mais consensuels. L’Intérieur est confié à un magistrat, le très respecté Lotfi Ben Jeddou qui avait enquêté sur les morts tombés sous les balles de la police de Ben Ali à Kasserine, auteur d’un mandat d’arrêt contre le ministre de l’Intérieur de l’époque. Aux Affaires étrangères, un ancien ambassadeur; et à la Justice, un avocat et universitaire.

En revanche, la nomination de Rachid Sabagh ex-président du Conseil supérieur islamique à la Défense, a suscité quelques réserves sur sa neutralité. Autre concession d’Ennahda à ses alliés, l’éviction du très contesté gendre de Rached Ghannouchi, le chef d’Ennahda, Rafik Abdesselem, empêtré dans diverses polémiques jusqu’à maintenant chef de la diplomatie, quitte le gouvernement. Cette équipe doit maintenant passer sous les 3 jours par le vote de confiance de l’Assemblée.

Le nouveau gouvernement doit apaiser une crise politique aigue. Devant l’explosion de la violence, l’opposition exige des mesures concrètes comme la dissolution des ligues de protection de la révolution accusées d’être des milices liées au pouvoir islamiste, ce à quoi Ennahda s’est toujours montré réticent.

La nouvelle équipe devra aussi faire face à la multiplication des caches d’armes de guerre dans le pays et aux accrochages de plus en plus fréquents entre groupes armés jihadistes et force de l’ordre. Côté économique, les attentes sont nombreuses également. L’équipe sortante n’a pas su inverser la courbe du chômage qui touche encore plus de 40% des jeunes dans certaines régions intérieures où l’exaspération sociale est immense.

Autre chantier, celui de la Constitution préalable à tout agenda électoral. Sa rédaction cumule déjà plus de 6 mois de retard. Autant de défis à relever avec une équipe fort similaire à la précédente.

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