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SOULTANA: Star marocaine du hip-hop – Rap pour la liberté

Soultana…  la « sultane » du rap!

La star marocaine du hip-hop Soultana avait 13 ans quand elle a rêvé pour la première fois de chanter du rap. Ce genre musical populaire lui a permis de réaliser tout ce qu’elle voulait faire, affirme-t-elle.

altAvant de se lancer dans sa carrière de chanteuse de rap, Soultana a dû surmonter les objections d’un père strict, qui désirait qu’elle se concentre en premier lieu sur ses études. Après les avoir terminées et à l’issue d’une courte carrière d’hôtesse de l’air, elle s’est mise en quête de gloire en chantant du rap.

Aujourd’hui, à travers sa musique, cette jeune artiste véhicule les besoins de toute sa génération, ses aspirations et sa soif de liberté.

« Le rap est devenu la voix du peuple. Nous l’avons remarqué lors du Printemps arabe dans certaines sociétés, où les jeunes ont trouvé dans ce genre artistique une sorte de courage et de liberté qui leur a permis d’exprimer leur désir de changement. Et ils ont donc chanté au nom de la liberté et de la justice sociale, chacun à sa manière. Mais les messages et les objectifs poursuivis sont les mêmes », a déclaré Soultana à Magharebia.

Le 3 juillet au Dar America, le Centre culturel américain de Casablanca, Soultana a rencontré un public composé de jeunes Marocains et d’étudiants, auxquels elle a expliqué le dur travail que sa carrière de rappeuse a exigé. Elle a également évoqué son récent voyage aux États-Unis, où elle a rencontré des étudiants d’universités américaine impatients d’apprendre à connaître sa carrière et les difficultés qu’elle a dû affronter en tant que femme sur la scène du hip-hop, essentiellement masculine.

Pour Soultana, son art exprime un message noble. Elle a expliqué que le rap était un vecteur de sensibilisation auprès des jeunes au Maroc comme dans d’autres pays sur des sujets qui les concernent directement, comme l’emploi, l’égalité des genres, la nécessité d’être respectés par les plus anciens.

L’artiste a récemment participé à des festivals dans le royaume et à l’étranger. À la fin du mois dernier, Soultana s’est illustrée à l’occasion du sixième Festival Assalamalekoum annuel qui s’est déroulé à Nouakchott, en Mauritanie.

Le jour de la Fête mondiale de la Musique, elle a interprété son tube « Sawt Nsa » (« La Voix des femmes »).

« C’est l’histoire vraie d’une femme qui a vécu des moments difficiles en raisons de l’injustice d’un homme et de son hideuse exploitation. Cette femme a également été rejetée par la société, en dépit de son statut de victime. Cette chanson est donc un cri lancé face aux mentalités masculines, qui oppriment encore les femmes et qui les sous-estiment en tant que créatures qui ne méritent pas d’être considérées comme dignes. Mon message incite à la tolérance dès lors que notre religion incite à la tolérance et au pardon« , a expliqué Soultana.

Soultana, qui parle couramment l’anglais, chante en dialecte darija afin que tous les Marocains puissent comprendre son message. Selon elle, l’Islam ne nie pas le droit de la femme à vivre librement et dignement.

« Si l’Islam interdit quelque chose, c’est le mensonge, l’hypocrisie, la tromperie, et les mœurs mauvaises qui offensent cette religion. Quand j’étais en Amérique, des jeunes m’ont interrogée sur le voile et m’ont demandé si j’étais venue pour échapper à une société qui interdit aux femmes de chanter et les oblige à porter le voile. Je leur ai dit que l’art n’est pas interdit aux femmes de ma société parce que le voile d’une femme, ce n’est pas son apparence mais bien son esprit qui rejette le vice et la débauche. Je pense que l’Islam interdit de maltraiter les autres et n’interdit pas les chants qui inspirent l’espoir et le bonheur« , a conclu Soultana.

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