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PEPE FELIX MANUAKU: L’ex guitariste de Zaiko a créé «Le Griot», école de musique pour enfants de rue

Erigé… en fan des enfants de rue!

Œuvre de Pépé Félix Manuaku Waku, l’école de musique « Le Griot » encadre des enfants de rue de Kinshasa, « les shegués », dans le domaine musicale comme de la danse, du chant, du tam-tam.

altAbordant son projet, le promoteur de l’école « Le Griot », Manuaku Waku Félix, déclare: «Je me prépare, avec mon groupe, à réaliser un album. J’ai aussi une chanteuse que je propulse maintenant, elle s’appele Tatiana. Elle va interpréter mes compositions mais aussi les chansons qu’on va composer ensemble. Mon groupe n’a pas de dénomination, ce sont les habitudes que j’ai acquises pendant les 20 ans passés en Suisse. Je me suis produit avec plusieurs groupes, parce que j’ai des musiciens qui collaborent avec moi, donc je peux les changer à tout moment. C’est ce qui fait que je me produis avec mon nom à l’affiche. A part ça, je me produis tous les vendredis chez 123, puis tous les samedis chez Becky sur Commandement, et les dimanches chez Mboka sika, au croisement des avenues Gambela et Kasa-vubu, à Ngiri-Ngiri».

S’agissant de ses œuvres, l’artiste musicien a, à son actif, produit « beaucoup de compositions, pas moins de 500 compositions personnelles, mais aussi auxquelles j’ai participé. Ma dernière composition est « Lysi », qu’on retrouve dans l’album « Regard croisé », sorti l’année passée (2012). « Regard croisé » est un album collectif, avec Evoloko, Gina et Grand père Bozi. Dans « Regard croisé », on retrouve des reprises, pour moi, on retrouve ma toute première composition, et « Lysi », la dernière jusque-là», a indiqué l’artiste.

Outre la carrière musicale, «je suis administrateur à la SOCODA (Société Congolaise des Droits d’Auteur), et je suis promoteur d’école de musique, « Le Griot », qui a son siège à Livulu, à Lemba. Il sera bientôt déplacé. « Le Griot » est une extension de l’école les griots, dans la maison communale de Matete. Là, nous encadrons les enfants de rue (shegués) qui sont hébergés par la structure catholique ACPR. On les formes comme chanteurs, danseurs, batteurs de tam-tam. Ceux qui auront la possibilité d’apprendre le piano ou d’exceller dans le développement vocal ou la guitare, on va les orienter dans ces directions-là».

Evoquant son parcours, Pépé Félix Manuaku a relaté: «Je suis né le 19 août 1954 à Kinshasa, deuxième d’une famille de 12 enfants. J’ai fait mes études primaires à l’école Saint-Jean Berchmans. Mon cycle d’orientation, je l’ai fait à l’Institut Notre-Dame du Congo, actuellement Institut Bosembo, après quoi j’ai fait mes humanités artistiques à l’Académie des Beaux-Arts, puis j’ai passé une année de graduat à l’Institut supérieur de l’Académie des Beaux-Arts. Après, je me suis lancé dans une carrière musicale. Le 24 décembre 1969, j’ai intégré le groupe Zaiko Langa Langa, avec la complicité de Jules Shungu, Papa Wemba. En 1973, j’ai été plébiscité meilleur guitariste du Congo et en 1980, je quitte Zaiko Langa Langa pour créer Le Grand Zaiko. J’ai piloté ce deuxième projet pendant 10 ans, ensuite je suis parti en Europe, en France. J’ai passé une année, par la suite 20 ans en Suisse. Et à la fin, avant de rentrer au pays, j’ai travaillé comme fonctionnaire, j’ai enseigné la musique aux élèves de 8ème et 9ème à l’école secondaire en Suisse».

Pépé Félix a conclu par un message: «J’exhorte la presse congolaise à continuer de soutenir les artistes, l’œuvre artistique, et à être sélective. Vous avez aussi l’obligation d’orienter les artistes. Si je dois faire l’autopsie de notre culture, nous sommes en train de perdre les pédales, mais je sais aussi que ce sont les réalités de notre société».

Il a aussi rappelé le rôle de l’artiste qui est de «recadrer les choses, d’annoncer et de dénoncer, d’être le miroir de la société et de renvoyer le reflet d’une réalité, puis proposer des solutions. C’est cela la déontologie des artistes. Vous les journalistes, les chroniqueurs de musique qui travaillez avec nous, je crois que, vous êtes notre miroir. C’est à vous de nous encadrer comme nous, nous avons la responsabilité de recadrer la population».

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