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PARADIS FISCAUX: Les as de la fraude sur le continent africain

Fraudes et maraudes?

C’est un véritable tremblement de terre que vient de connaître le monde de la finance avec la révélation ces derniers jours de millions d’informations balancées au compte-gouttes sur des sociétés basées dans les paradis fiscaux, une révélation faite à partir de millions de courriers, de centaines de milliers de sociétés, et de milliers de noms, reliés à des paradis fiscaux.

altL’information a été récupérée et diffusée par une poignée de médias sélectionnés à travers le monde par l’International Consortium of Investigative. Cette organisation, créée en 2011 et composée de 86 journalistes d’investigation répartis un peu partout sur la planète, a ainsi récupéré il y a plus d’une année ce qui semble être la plus grande fuite de l’histoire, soit 260 gigabits de données.

Ce contenu baptisé Offshore Leaks a été fourni par d’anciens salariés de Portcullis TrustNet et Commonwealth Trust Limited, deux entreprises de services financiers offshore qui ont aidé à la création de centaines de milliers de sociétés, de la fin des années 1990 aux années 2000, dans les îles Vierges britanniques, aux Caïmans, aux îles Cook, aux Samoa et à Singapour.

Parmi les premiers noms cités, l’on retrouve des Africains, notamment l’entourage de certains présidents. Ainsi, au Nigeria, le Premium Times signale que «le conseiller politique spécial du président Goodluck Jonathan, Ahmed Gulak, est en haut d’une liste qui ne cesse de grossir, de personnalités politiques et du monde des affaires qui ont détenu ou détiennent encore des compagnies secrètes et des comptes en banque offshore où ils cachent leur fortune pour échapper à l’impôt, blanchir de l’argent ou commettre des fraudes».

Le journal nigérian qui fait parti des médias sélectionnés par l’ICIJ souligne que cet homme d’affaires proche du président, notamment spécialisé dans la fourniture de matériel militaire au gouvernement, détient la société Erojim Group of Companies, basée à la fois à Lagos et aux Îles Vierges britanniques.

Apparaissent également dans cette même liste, Edmund Daukuru, ancien ministre du Pétrole, et Bello Gwandu, un homme politique du parti au pouvoir, ancien directeur de Nigeria Ports Authority.

Les deux siègent au Conseil d’administration de Caverton Offshore Support Group, ayant elle aussi des ramifications dans les Îles Vierges Britanniques.

Du côté de Djibouti, c’est l’homme d’affaires et opposant malheureux à l’élection présidentielle de 2011, Abdourahman «Charles» Boreh, en exil à Dubaï, qui est dans le collimateur de l’organisation internationale. Elle lui reproche de dissimuler deux sociétés, l’une aux Îles Vierges Britanniques (Net Support Holdings Ltd) et l’autre aux Îles Samoa (Value Additions Ltd).

En Tanzanie, Mehbub Yusufali Manji, issu d’une des plus riches familles du pays, à la tête d’un conglomérat (Quality Group Limited) spécialisé dans l’automobile ou l’agroalimentaire, a été de 2007 à 2009 directeur et actionnaire d’Interstrade Commercial Services Limited basé aux Îles Vierges.

De même, toujours dans les Îles Vierges, l’ICIJ a remonté la piste d’Artemis Group, propriété du Zimbabwéen Conrad Billy Rautenbach, un proche du président Mugabe et «blacklisté» par les États-Unis qui le soupçonnent d’aider le régime à détourner l’argent du pays.

Mais selon son avocat, l’entreprise qui aurait servi à investir en Russie n’existe plus. En février 2012, Global Witness indiquait également dans un de ses rapports que Maurice serait l’un des centres financiers offshore qui sert de paravent au président zimbabwéen pour canaliser l’argent provenant du business de diamants dont il a le contrôle.

L’ONG britannique mettait en lumière les structures mises en place dans divers paradis fiscaux par Robert Mugabe et révélait avoir mené une enquête démontrant que l’argent mal acquis du pouvoir était dirigé vers Maurice, Hongkong ou encore les Îles Vierges britanniques.

Ces détournements provenaient d’Anjin Investments, qui se présente comme la plus grosse entreprise de diamants alors qu’elle n’est en fait, selon Global Witness, qu’une joint-venture entre une obscure firme zimbabwéenne appelée Matt Bronze et une compagnie de construction chinoise.

Les directeurs d’Anjin Investments sont, entre autres, le chef du cabinet du ministère zimbabwéen de la Défense, des commissaires de police, le directeur de publication du Zanu-PF et un ancien colonel de l’armée dénoncé par l’ONG Human Rights Watch pour des violences contre des civils.

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