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NIGERIA: Violences religieuses – Comment sortir de l’engrenage?

La religion contre les légions sans région!

Après les derniers attentats de la secte extrémiste nigériane, Boko Haram, dans des églises chrétiennes de Zaria et Kaduna, la riposte des fidèles de ces lieux de culte n’a pas tardé, ce qui a engendré des affrontements sanglants entre chrétiens et musulmans.

 

Le bilan de tous ces actes violents se chiffre à plus de 50 victimes. Comme ce fut le cas dans les nombreux précédents attentats des islamistes, la région choisie était le Nord et la cible, les chrétiens.

Ce mouvement de fanatiques dont les accointances avec les terroristes ne font plus de doute, a très vite basculé dans les actes antichrétiens alors qu’au début, il s’en prenait à ce qui a trait à l’éducation, notamment celle occidentale. Certes, la religion chrétienne est souvent considérée comme une pratique importée de l’Occident quand bien même elle aurait une origine plutôt moyen-orientale.
Mais de là à diriger de façon préméditée des actes criminels contre les seuls fidèles du Christ, il y a tout de même comme une volonté manifeste de semer les germes d’un génocide au Nigeria.
Chaque dimanche est sans doute vécu comme un véritable calvaire chez les chrétiens du nord du Nigeria dont la première des prières est sans conteste celle de pouvoir revenir sains et saufs de leur lieu de culte sans être crucifiés sur la croix des bombes assassines de Boko Haram.

Quant à leurs bourreaux qui considèrent l’éducation comme la pire des choses, ils s’adonnent avec une apparente facilité à leur sport favori qui consiste à administrer une sorte de dernier supplice à leurs «condamnés».

Leur sale besogne est rendue plus aisée par la quasi-absence ou l’impuissance avérée de l’Etat fédéral dans cette partie du pays. Une saine curiosité pousse quand même à se demander si l’incapacité des forces armées nigérianes (passant pour l’une des plus nanties en Afrique en termes de ressources aussi bien matérielles, logistiques, techniques qu’humaines) à éviter ou réprimer efficacement les actes barbares de la bande à Mohamed Yusuf est due à un manque de moyens ou à une absence de volonté politique.

Au point que Boko Haram est si sûre d’elle qu’elle ne se préoccupe pas de se tailler une légitimité en s’organisant en vue de se forger une image solide. Le fait que la secte qui ne tarde jamais à revendiquer les tueries dans les églises n’ait ni structure organisée ni porte-parole, rend en tout cas presqu’impossible un éventuel dialogue en vue de trouver une solution pacifique à ce fléau. Il urge malgré tout de chercher les voies appropriées pour sortir le géant de l’Afrique de l’engrenage de violences religieuses perpétrées par les extrémistes qui pourrissent la vie de cet Etat fédéral.

Les autorités nigérianes doivent reconnaître humblement leurs limites objectives et avoir la grandeur d’esprit de recourir à l’expertise d’un pays comme l’Algérie qui a également été confrontée au terrorisme à un moment de son histoire.

Le pire est d’autant plus à craindre que l’association chrétienne du Nigeria a dénoncé ce qu’elle a appelé un nettoyage religieux systématique. Pour elle, ce n’est ni plus ni moins que la guerre que Boko Haram vient de déclarer aux chrétiens du Nord. Les jours à venir pourraient donc être explosifs. L’organisation chrétienne étant en outre convaincue que le gouvernement de Goodluck n’a rien fait pour protéger les chrétiens depuis l’élection de ce dernier.

Espérons surtout que cette prise de conscience des politiques ne soit pas feinte mais soit le début d’une prise à bras- le-corps du problème en vue d’arrêter le massacre.

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