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LIBYE: Le pays, plaque tournante des réseaux jihadistes dans le monde

Tripoli sans tri, ni poli…ce? 

Cet Intitulé, rassurez-vous, ne relève ni de l’utopie, ni de l’exagération. Tout simplement parce que ce sont les services de renseignements occidentaux eux-mêmes qui nous le partagent, après avoir réussi à transpercer les secrets de ce qu’il est convenu d’appeler la «Libyan Connection». Les révélations qui en découlent sont à la fois sensationnelles et troublantes.

altEn effet, il s’est avéré que, outre les insurgés dits neutres mais assez armés et capables de survivre, il y a une trentaine de groupuscules intégristes qui sévissent aujourd’hui en Libye, et la très vaste étendue territoriale et l’incapacité de l’Etat à en reprendre les commandes ont largement favorisé cette invasion d’une ampleur sans précédent dans l’histoire du pays de l’illustre Omar El Mokhtar.

Éparpillés un peu partout en Libye, particulièrement à Sebha, Syrte, Tripoli, Zentane et Mosrata, ayant juré fidélité à Al Qaïda et à son homme fort Aymen Al-Dhawahri, ces réseaux constitués de jihadistes de différentes nationalités (y compris occidentales) sont armés jusqu’aux dents, avec même, en leur possession des fusées et des tanks, qui ont été saisis dans l’arsenal de Gueddafi ou acquis grâce à la contrebande, très florissante dans ce pays et à ses frontières avec le Mali, le Niger, l’Algérie et la Tunisie.

Dans ce contexte, on ne peut éviter de parler d’un certain Wissam Ben Hmid, alias Abou Ali, connu pour être le baron du trafic des armes en Libye. Millionnaire en dollars, cet ex-combattant en Afghanistan puis en Irak a été intronisé par Al Qaïda pour faire main basse sur tout le territoire libyen où il est chargé du financement du séjour des terroristes et de la direction des camps d’entraînement qui, ses largesses aidant, poussent encore dans ce pays voisin. C’est lui aussi qui s’occupe de l’envoi de combattants dans les fronts de bataille proches (Tunisie, Algérie, Egypte, Mali, Niger et Somalie) et lointains (Syrie, Nigeria, Yémen… ).

Très proche du number one d’Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique), Abdelmalek Droukdal, Abou Ali, qu’on dit «sponsorisé» par un pays du Golfe, entretient de solides relations avec pratiquement tous les mouvements intégristes évoluant dans la région, y compris en Afrique subsaharienne. C’est aussi grâce à lui qu’il y a eu des… jumelages entre plusieurs factions islamistes dont Ansar Echaria, Al Mourabitoun, Al Moulathamoun, Al Jihad, Attawhid wal Jihad, Al Nosra, Addaâwa Wattawhid. C’est pourquoi il lui arrive de se réunir fréquemment avec les émirs de ces mouvements dont les dangereux Abdallah Azzem, Abou Leïth, Khaled Aboul Abbès, Mokhtar Belmokhtar et… Abou Iyadh, patron d’Ansar Echaria de Tunisie. Ces deux derniers étaient d’ailleurs parmi les rares invités à la fameuse réunion de crise, convoquée par Abou Ali au mois d’août dernier, quelque part dans le Sahara libyen, pour préparer des plans d’attaques à exécuter en Tunisie, en Algérie, en Libye et en Egypte, à la veille de la célébration du 12e anniversaire des attentats du 11 septembre qui avaient secoué les Etats-Unis.

Aux dernières nouvelles distillées par des services de renseignements occidentaux, la menace du front libyen n’est pas près de lâcher prise. Elle est même promue à une indésirable longévité, et cela pour plusieurs raisons, à savoir :

1- l’Etat, manifestement dépassé par les événements, tarde encore à y réimposer son autorité.

2- La recrudescence de la circulation «libre» des armes.

3- L’émergence incessante et non-stop de nouveaux groupuscules islamistes.

4- La parfaite organisation de ces mouvements où les failles se produisent fort rarement.

5- L’augmentation ahurissante du nombre de camps d’entraînement.

6- L’inexistence de problèmes de financement et d’approvisionnement en armes.

7- L’expérience et la maturité consommées et précieuses des caïds de ces mouvements dont la majorité ont fait leurs preuves en Afghanistan, première référence solide des jihadistes.

8- La situation géographique «enviable» de la Libye qui sert de trait d’union privilégié entre des pays «islamiquement» «prenables» (Tunisie, Algérie, Egypte, Niger, Mali, Somalie… ).

Reste à dire que ces huit facteurs sont d’autant plus fiables et irréfutables que ce n’est pas un hasard si l’Occident commence déjà à mettre ce pays dans son collimateur, avec notamment le survol des drones, l’envoi de GI’s et la présence de troupes. Ce n’est pas non plus un hasard si le gouvernement libyen, dans l’espoir de vaincre son impuissance sans cesse réaffirmée face à la nébuleuse intégriste, a demandé, à plusieurs reprises, l’aide de l’Occident pour qu’il vienne à son secours. In fine, gare à la distraction à nos frontières avec la Libye!

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