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La CPI craint une cascade de retraits d’Etats africains

Après le Burundi, l’Afrique du Sud a décidé de quitter la Cour pénale internationale (CPI). Son parlement a été saisi par un projet de loi du gouvernement. 

Son ministre de la Justice, Michael Masutha a indiqué que son adhésion l’empêche de promouvoir la paix dans la région. Pretoria estime qu’en raison de ses obligations vis-à-vis de la CPI, elle ne peut pas librement garantir l’immunité diplomatique des personnalités étrangères entrées sur son territoire. 

«Notre pays doit faciliter la résolution pacifique des conflits (… ) Aussi longtemps que nous serons signataires du traité de la CPI, il y aura un conflit entre nos obligations envers cette juridiction et notre devoir de respecter le droit à l’immunité diplomatique», a-t-il expliqué. 

«Les diplomates sud-africains ont livré un avis officiel de retrait du Statut de Rome à l’Organisation des nations unies. C’est le début formel d’un processus d’une année qui devrait s’achever sur le retrait effectif du pays», rapporte le site The Daily Maverick.

Pretoria a essuyé en 2015, des critiques des organisations de défense des droits de l’homme pour avoir permis au président soudanais Omar el-Béchir, en visite dans le pays, d’échapper à une arrestation de la CPI. Cette juridiction internationale est de plus en plus accusée de poursuivre uniquement les dirigeants africains, ignorant ceux des autres régions du monde qui ont ratifié son statut fondateur.

Ainsi l’Afrique du Sud deviendra le 2ème pays à se retirer de la CPI après le Burundi, qui a promulgué, le 18 octobre dernier, une loi autorisant le pays à se retirer de la CPI de la Haye. Le Burundi a contesté en septembre dernier un rapport des Nations unies citant les noms de responsables du pays accusés d’organiser la torture et la mort d’opposants politiques.

La CPI appelle les deux pays, le Burundi et l’Afrique du Sud à «reconsidérer leurs positions» au lendemain de l’annonce de Pretoria. Elle craint une «cascade de retraits d’Etats africains du statut de Rome. Bien que l’option de se retirer d’un traité relève de la souveraineté de l’État, je regrette ces décisions et invite l’Afrique du Sud et le Burundi à reconsidérer leurs positions», a déclaré le président de l’assemblée des États Parties au statut de Rome de la CPI, Sidiki Kaba.

Craignant que «ce troublant signal ouvre la voie à une cascade de retraits d’États africains du statut de Rome, fragilisant ainsi la seule et unique juridiction pénale internationale permanente chargée de juger (…) le génocide, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les crimes d’agression», il a appelé tous les Etats parties à rester des membres actifs et aux autres Etats à «ratifier le statut de Rome pour assurer aux victimes de crimes de masse le droit à la justice universelle».

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