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KENYA: Le président kényan s’est envolé pour la Haye en citoyen ordinaire

Une élégance calculée? 

Il l’a annoncé, il devait le faire. Uhuru Kenyatta, le président kényan, va répondre à la convocation de la Cour pénale internationale (CPI). La juridiction internationale doit en effet statuer aujourd’hui 8 octobre 2014 sur le report de son procès pour «crimes contre l’humanité». 

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Il l’a annoncé, il devait le faire. Uhuru Kenyatta, le président kényan, va répondre à la convocation de la Cour pénale internationale (CPI). La juridiction internationale doit en effet statuer aujourd’hui 8 octobre 2014 sur le report de son procès pour «crimes contre l’humanité». A bord d’un vol régulier de la compagnie Kenya Airways, Uhuru, accompagné de son épouse, d’un de ses enfants, de ministres et de députés, est arrivé à La Haye pour se présenter aux juges. Un fait sans précédent dans l’histoire, car c’est bien la première fois qu’un chef d’Etat en exercice comparaît devant la Cour, que préside aujourd’hui le Coréen Song Sang-Hyun. Mais que penser du choix du président kényan de se mettre physiquement à la disposition de Fatou Bensouda, procureure de la CPI?

Une forme de courage, c’en est vraiment une. Mais bien plus. Il en ressort de l’élégance, même s’il s’agit là d’une élégance bien calculée. Car, même si de jure, le vice-président du pays, William Ruto, a été nommé «président en exercice, de facto, Kenyatta fils en demeure le chef. Et mieux vaut avoir affaire à Mme Bensouda au moment où on est toujours puissant que pendant l’après-pouvoir.

Alors, comme on peut le constater, le «va-t-en-Haye» ne risque pas grand-chose, surtout que beaucoup de témoins se sont rétractés. Il peut être assuré de revenir boire tranquille le « porridge » de sa femme. Ce n’est pas en tout cas Omar el Béchir, dans le collimateur de la CPI, qui prendrait ce risque.

Ce n’est pas pour rien que lors des sommets de l’Union africaine à Addis-Abeba en 2013 et cette année à Malabo, les chefs d’Etat et de gouvernement ont expressément demandé à l’ONU, mandante de la CPI, d’épargner les présidents en fonction de ce rouleau compresseur judiciaire dont on ressort laminé, forcément laminé.

Pour le moment, pour Uhuru, il ne s’agit que de préliminaires. Poursuivi pour les violences politico-ethniques qui avaient suivi l’élection présidentielle de 2007, il s’en est toujours défendu. 

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