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JO 2016 – Le judoka français Teddy Riner au sommet de l’Olympe

Quatre ans après Londres, comme attendu, Teddy Riner a remporté, vendredi 12 août à Rio, une deuxième médaille d’or olympique. Oui, il était le grand favori de sa catégorie des plus de 100 kg et il a logiquement battu en finale le Japonais Hisayoshi Harasawa.

A le voir parfois autant dominer ses adversaires, on pourrait croire qu’il n’a qu’à monter sur le tatami pour s’assurer d’en ressortir gagnant. Pourtant, s’habituer aux succès du champion français est un écueil à éviter.

En finale, il s’est imposé dans la douleur, au bénéfice des pénalités: deux pour son adversaire nippon, une pour lui. Dans une ambiance largement tricolore, avec la présence remarquée d’une autre grande championne française, l’escrimeuse Laura Flessel, également double médaillée d’or olympique, Teddy Riner n’a pas craqué.

«C’est une joie immense. Un titre olympique c’est toujours spécial. Je gagne pour la troisième fois à Rio [deux titres mondiaux 2007 et 2013]. Je suis fier et content de moi», a-t-il déclaré. Fort du soutien de soixante membres de son entourage, il pouvait être soulagé: «Parfois, on dit que je n’ai pas d’adversaires. Aujourd’hui, il y en avait».

Victoire après victoire, le judoka de 2 m 03 et 139 kg repousse un peu plus les limites de son sport. Et se maintenir au plus haut niveau n’est en rien une sinécure. Six ans d’invincibilité, bien plus de 100 combats victorieux, des titres en pagaille, la domination impitoyable de Teddy Riner n’est pas prête de s’arrêter. Le dernier adversaire à avoir battu l’Hercule, le Japonais Daiki Kamikawa lors du Mondial 2010 à Tokyo, pourrait même conserver cet honneur pour toujours.

La « Cité merveilleuse » réussit au Guadeloupéen puisque c’est ici même, en 2007 lors des Mondiaux, que le tout jeune champion d’Europe, 18 ans seulement, avait éclos aux yeux du grand public. Il devenait pour la première fois champion du monde, une victoire qu’il allait rendre classique grâce à sept autres succès dans cette compétition. En 2013, six ans plus tard, Teddy Riner remportait d’ailleurs une nouvelle fois le sixième de ses huit titres mondiaux à Rio.

Porte-drapeau de la délégation française lors de la cérémonie d’ouverture, l’unique star de sa discipline est plus que jamais l’un des emblèmes du sport tricolore, le seul judoka à avoir dépassé les frontières de son sport, même si son prédécesseur David Douillet a transformé sa notoriété en carrière politique.

Contrairement à d’autres champions olympiques moins médiatisés, la prime de 50 000 euros allouée à tout médaillé d’or français n’est pour lui qu’une goutte d’eau dans un océan. Avec 3 millions d’euros de revenus estimés en 2015, Riner est l’homme-sandwich de marques de boisson énergisante, de gâteaux pour les enfants ou de lits.

À 27 ans, s’il en possède l’envie, il a encore au moins une olympiade devant lui. De quoi affoler encore un peu plus les statistiques et s’élever toujours plus haut dans la hiérarchie des plus grands judokas et des plus grands sportifs de l’histoire. À Tokyo en 2020, sa tête serait forcément mise à prix par les Japonais, marris de voir la catégorie reine leur échapper depuis si longtemps.

«Je verrai après mes vacances si je repars pour 4 ans», a-t-il lâché avec un grand sourire.

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