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ISLAM: Colloque international des musulmans de l’espace francophone

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En visite au Sénégal, dans le cadre des préparatifs du Colloque International des Musulmans de l’Espace Francophone (CIMEF), l’islamologue Tariq Ramadan, universitaire suisse d’origine égyptienne a animé une conférence, le lundi 11 mars 2013 à l’UCAD (Université Cheikh Anta Diop) de Dakar, sur l’éthique musulmane.

altSelon l’islamologue Tariq Ramadan, il est à la fois nécessaire de repenser l’éthique dans l’Islam au sens des finalités, mais aussi des comportements des musulmans. Cet universitaire suisse d’origine égyptienne s’exprimait hier, lors d’une conférence organisée dans le cadre du colloque international des musulmans de l’espace francophone.

«L’urgente nécessité de repenser l’éthique islamique, la spiritualité et la loi», tel est le thème développé hier par l’universitaire et islamologue, Tariq Ramadan, au cours d’une conférence qui a enregistré la participation de plusieurs intellectuels du pays et de l’étranger. Pour ce professeur en Islam contemporain à l’université de d’Oxford au Royaume-Uni, ce qui doit changer en premier lieu n’est pas le Coran, mais plutôt «notre façon de le lire et la manière de comprendre les défis contemporains. Le problème de l’Islam, c’est cette conscience éthique qu’il faut aujourd’hui repenser. Le musulman peut se trouver partout dans le monde et rester croyant devant Dieu», a indiqué M. Ramadan. «Quelles sont les finalités ultimes de l’Islam? C’est cette question qu’il faut se poser. Il s’agit, à cet effet, du changement des comportements, de la justice, de la sagesse, de la purification du coeur et de la raison d’être», a-t-il indiqué.

Evoquant l’humilité intellectuelle dans l’Islam, à travers la relation raison et intelligence, le conférencier estime qu’il s’agit de l’un des caractères remarquables pour le musulman. «Si tout était explicable intellectuellement, il pourrait y avoir de l’arrogance de l’intelligence». Tariq Ramadan soutient que tout n’est pas soumis à la raison. «L’une des finalités de l’Islam, c’est le bon comportement chez le musulman. C’est pourquoi, il faut repenser l’éthique».

Citant le Prophète Mouhamed, il a dit que la première chose qui quittera la communauté musulmane est le bon comportement et la dernière chose qui restera sera la prière». L’autre objectif, dit-il, «c’est la purification de soi. Autrement dit, c’est la connaissance de son coeur». À son avis, le message essentiel de l’Islam qu’on va trouver dans toutes les traditions est celui-ci: «si tu ne purifies pas ou n’essais pas de purifier ton coeur, il y a un manquement dans ta façon de pratiquer l’Islam».

Cependant, relève-t-il, le problème de l’éducation se pose actuellement «car nos systèmes d’Etat sont tous problématiques et que nous avons un problème de justice sociale dans nos cursus scolaires».

Cette conférence s’inscrit dans le cadre du lancement officiel de la 7ème édition du CIMEF, prévu en août prochain.

L’ambition de cette grande rencontre pour 2013 est d’apporter des réponses aux questions d’éthique, de bonne gouvernance et de paix dans le monde, à la lumière des enseignements de l’Islam. Plus spécifiquement, il s’agira de réaffirmer la position de juste milieu («al wasatiyah»), tirée des enseignements de l’Islam, basée sur une bonne intelligence des textes et une bonne connaissance des contextes, de faire l’état des lieux de la réflexion sur les liens entre l’éthique, la morale et les questions contemporaines, à la lumière des enseignements de l’Islam et d’autres perspectives; et de s’accorder, en termes de perspectives, sur des stratégies efficaces afin de faire du CIMEF une plateforme encore plus active et suscitant l’intérêt de tous.

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